Interview d'alumni #11 : Nancy Cattan, diplômée d'Université Côte d'Azur, cheffe du service santé du groupe Nice-Matin

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Publié le 3 avril 2024 Mis à jour le 4 avril 2024
Nancy Cattan
Nancy Cattan

Nancy Cattan est journaliste et cheffe du service santé du groupe Nice-Matin. Diplômée d'Université Côte d'Azur, découvrez son parcours et ses aspirations !


 

J’ai toujours eu une passion pour l’écriture. Ecrire est vital pour moi. 

 

Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours académique?   

Je suis Nancy Cattan, Cheffe du service Santé et journaliste pour le groupe Nice-Matin. 
J’ai fait une licence, un master et un doctorat en biologie à l’université après être passée par une prépa HEC et une première année de médecine. J’ai eu mon doctorat en sciences de la vie et de la santé en 1994. 
Ce n’était pas mon choix premier mais j’ai adoré la recherche. Cela m’a passionnée puisque cela pousse à interroger tout ce que l’on voit.  

J’avais des problèmes de mémoire et de concentration. J’ai quand même réussi à aller au bout. Je butais sur l’apprentissage de connaissances théoriques mais à partir du master, j’ai pu être dans l'expérimentation. 

J’ai des souvenirs de l’université de rencontres. C'était le temps des copains !
 

A quoi vous a servi votre formation dans votre parcours professionnel ?

Ma formation en sciences me donne d’excellentes bases pour le champ que je couvre : les sciences et la médecine. Cela me permet d’être critique par rapport à ce que j’entends et de comprendre. Cela me permet de vulgariser et aussi d’avoir une réelle confiance de la part de mes interlocuteurs. 

J’ai aussi développé mon sens critique. Chercheur, il faut en permanence interroger ce que l’on voit et douter. 
Cela n’a jamais été aussi vrai dans le monde des médias, aujourd’hui. Le doute est la qualité principale que l’on retrouve dans ma formation et dans mon métier.  Commencez par douter pour réfléchir et comprendre. 
 

Quel est votre métier au quotidien ?  

Je coordonne la préparation des sujets et je suis l'actualité. Je travaille avec une équipe de deux journalistes et une assistante, que j’encadre. 

En début de semaine, en équipe, on travaille sur les sujets à venir, sur les personnes à interviewer, les angles. Nous produisons ensuite des contenus. 
J’ai créé par ailleurs deux think tanks sur des thématiques transversales. Ce sont des laboratoires d’idées, des cercles de réflexion et de débat. Je dois trouver les intervenants sur les thématiques, préparer les débats et les animer.  

Par ailleurs, j’ai une entreprise et je suis animatrice de rencontres-débats. Cela me permet de vulgariser des sujets qui me passionnent et de faire se rencontrer des publics qui n’auraient pas forcément été en lien, comprendre ensemble des enjeux sociétaux, des réflexions complexes.
 

Comment êtes-vous passée d’études en biologie au journalisme ? 

J’ai toujours eu une passion pour l’écriture. C’est vital pour moi.  
Au lycée, j'avais un bon niveau dans toutes les matières, ce qui me donnait la possibilité d'opter pour des études scientifiques. Cela semblait offrir davantage de débouchés que les études littéraires, ce qui rassurait mes parents. 

J'ai entamé ma carrière en travaillant pour un journal où j'ai rapidement gravi les échelons pour devenir rédactrice en chef. Dès le début, on m'a accordé une grande confiance. Je me suis naturellement orientée vers la rédaction d'articles portant sur la santé et les sciences. Cela faisait le lien avec mes études. 
Lors de ma première interview, j'ai réalisé que je n'avais pas reçu de formation préalable et que je ne savais pas vraiment comment m'y prendre. Cependant, au fur et à mesure, j'ai appris sur le tas qu'il suffisait d'être capable de poser les bonnes questions, d’être en écoute active pour rebondir et approfondir. 

Par la suite, j'ai commencé à rédiger des articles de piges pour le groupe Nice-Matin, principalement axés sur le domaine de la santé. Mon travail a été si bien apprécié que j'ai fini par être embauchée à temps plein. 

J’ai l’impression que le métier de journalisme m’attendait. 
 

Quelles sont les qualités d’un journaliste ? 

Il est essentiel de maîtriser l'art de l'écriture, de poser les bonnes questions, d'analyser, de douter et de rencontrer. Chaque rencontre devrait susciter de nouvelles interrogations. Ce métier requiert une capacité constante à apprendre et à remettre en question ce que l'on sait. Il est crucial d'avoir des questions mais surtout de ne pas prétendre avoir les réponses. Il est primordial d'aborder chaque situation avec un esprit ouvert, dépourvu de préjugés, afin d'explorer de nouvelles perspectives et de comprendre la réalité. 

Par exemple, lors de reportages comme "24 heures en soins palliatifs" ou dans les services d'oncologie, j'ai cherché à dépeindre la réalité dans toute sa complexité, en mettant en lumière non seulement les aspects dramatiques et difficiles, mais aussi les moments de rire et doux. 

Ce métier exige un regard transversal et la capacité de communiquer avec des publics très divers. En une seule journée, je peux être amenée à discuter avec le ministre de la santé, un professeur, des soignants, des patients, des personnes privées d'accès aux soins en raison de leur situation... Cette diversité représente pour moi une opportunité précieuse d'explorer une multitude de perspectives et de ne pas être confinée dans un domaine spécifique. 

À travers mon travail, je me sens au cœur de la société. J'aborde des questions de précarité, d'aspects sociaux, psychologiques, économiques, et bien d'autres encore. 

 

Pourquoi vous levez-vous le matin ? Qu’est-ce qui vous anime ?   

La passion de mon métier ! 

 

Vous avez un message pour les étudiants et les diplômés ?   

Croyez en vous ! 
C’est pour faire passer ce message que je suis devenue ambassadrice du réseau alumni. J’ai envie de transmettre ce message et celui de l’infinité des possibles qui s’offrent à nous. 

Mon propre parcours est marqué par des échecs apparents, notamment mon passage à HEC et ma première année de médecine, où j'ai trouvé un intérêt pour les sciences malgré l'absence d'un parcours linéaire. 
Ces échecs m'ont beaucoup appris. Ils nous obligent à reconsidérer notre perspective et à puiser des leçons profondes. Ils façonnent notre devenir en nous poussant à sortir de notre zone de confort et à rebondir. Mon cheminement personnel m'a permis de découvrir de nombreuses facettes de moi-même. Bien que ces moments aient semblé être des échecs à l'époque, ils ont en réalité été des étapes cruciales dans ma formation. 


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