Interview d'alumni #7 : Pauline Cotinat, Présidente et co-fondatrice d'Innov&Sea

Chacun à notre échelle, nous avons un rôle à jouer.

Quelle est votre activité ?

Je suis co-fondatrice d’Innov & Sea. C’est une start-up qui propose des tests de toxicité de molécules, de produits chimiques, de produits cosmétiques sur l’environnement marin.
Les tests sont in vitro et respectent les 3 R (replacement reduction and refinement) et les objectifs de développement durable. On n’utilise pas d’animaux vivants entiers pour faire les tests mais seulement de la culture cellulaire.
Cela permet aux entreprises qui veulent améliorer leur empreinte environnementale de le faire dans une démarche écoresponsable, sans utiliser d’animaux vivants et sans atteindre la biodiversité et de connaître le niveau de toxicité des produits : de la matière première au produit fini, selon les demandes des entreprises.

Comment est venue l’idée de cette start-up ?

En m'orientant vers la biologie marine au cours de mes études universitaires, j'ai pris conscience de l'existence de merveilleux écosystèmes méconnus autour de nous, que nous détruisons et polluons. C’est devenu un leitmotiv de les protéger.

Chacun à notre échelle, nous avons un rôle à jouer.

Qui travaille chez Innov&Sea ?

Nous constituons un groupe de quatre co-fondateurs, chacun apportant des compétences complémentaires à notre entreprise.
Deux d'entre nous sont des enseignantes-chercheuses, ayant pour mission de définir la stratégie scientifique et de contribuer au développement de l'entreprise.
Un autre associé se concentre principalement sur le développement commercial, la gestion des relations avec les clients et le marketing.
Quant à moi, je suis responsable des aspects administratifs et juridiques de l'entreprise, tout en étant impliqué dans la partie scientifique et technique. Je suis chargé de répondre aux demandes des clients, d'écouter leurs besoins, de les orienter et d’analyser ce qu’ils souhaitent.

Nous avons récemment intégré une alternante en licence de l'université, une décision évidente pour nous afin d'établir un cercle vertueux en lien avec le milieu universitaire.

Comment vous êtes-vous partagé les missions ?

Lors de la création de notre entreprise, nous avons entrepris une analyse approfondie de toutes les tâches nécessaires. Ensuite, chaque membre de l'équipe s'est interrogé sur ses préférences, ses capacités, et sur ce qu'il était en mesure de réaliser, que ce soit pour des raisons personnelles ou de compétences. Chacun a pris le temps d'identifier ses forces et faiblesses.
Cette démarche nous a permis de mettre en adéquation les compétences individuelles avec les activités indispensables à l'entreprise. Elle a également favorisé une compréhension approfondie des besoins de l'équipe et a jeté les bases pour d'éventuels recrutements, en cherchant à compléter de manière harmonieuse les compétences nécessaires au sein de l'entreprise.

Pourquoi avoir choisi d’étudier à Université Côte d'Azur ?

Déjà au lycée, j'avais clairement défini ma passion pour la biologie, la science de la vie. Cela constituait une excellente base pour envisager mes études universitaires, d'autant plus que je n'avais pas encore décidé si je souhaitais me diriger vers la recherche fondamentale, la biologie appliquée, ou d'autres domaines connexes.
La perspective universitaire s'offrait à moi comme une opportunité de modeler mon parcours de manière flexible. À l'université, je pouvais débuter par une formation en biologie générale et ensuite me spécialiser progressivement, suivant un cheminement qui s'affinait au fil de mes découvertes et de mes intérêts. Cette approche en entonnoir me permettait d'explorer un large éventail de sujets avant de me concentrer sur une spécialisation particulière.

Le doctorat était-il un objectif dès le départ ?

Je pensais m’arrêter après le master. Ce qui m'a donné envie de continuer c'est les rencontres que j'ai faites notamment avec mes directrices de thèse. Elles m’ont proposé ce projet de doctorat ainsi que le format CIFRE. Cela me permettait d’avoir un pied dans la recherche publique et un pied dans une entreprise privée et de professionnaliser ma thèse. Cela me permettait d’avoir un éventail ouvert sur les applications de la biologie.

Un message pour les étudiants et diplômés ?

Le diplôme atteste de la maîtrise des unités de connaissances, mais il est tout aussi crucial de reconnaître les compétences transversales acquises, telles que la gestion de projets, l'animation d'équipes, la gestion budgétaire, la présentation de start-ups et la prise de parole en public.
Ces compétences revêtent une importance majeure dans une carrière. Cela permet aussi de comprendre nos préférences professionnelles, nos besoins.

Pour les porteurs de projet, entourez-vous ! Nous avons été accompagnés lors de la création de la start-up. C’est vital.
Pendant ma thèse, j’ai été identifiée comme porteuse du projet et j’ai suivi des formations comme deeptech founders pour formaliser le projet, définir les rôles...
J’ai aussi été lauréate du concours iPhD de BPI France. Ce qui m’a permis d’établir des liens avec des mentors, des entrepreneurs et cela aide à prendre du recul sur le projet et le parcours.

Pourquoi êtes-vous devenue ambassadrice du réseau alumni ?

Cela ne m’est pas venu à l’idée de représenter l’université de moi-même, je n'y avais jamais pensé.
Quand cela m’a été (très gentiment) demandé, je me suis posée la question de ma légitimité. J’ai fait tout mon parcours à Université Côte d'Azur, je suis fière de ce parcours et j’aimerais pouvoir partager mon expérience avec des étudiants et diplômés, pour leur faire gagner du temps, les guider. ça me touche de participer au rayonnement de l’université et de rendre la pareille, de passer du temps pour l’université comme elle a passé du temps à me former.

Vous avez des souvenirs de cette période universitaire ?

J’ai de très bons souvenirs de l’ambiance sur le campus Valrose, du lac, des canards ! C’est inouï. Le quotidien de la vie étudiante était sympa. J’avais l’impression de faire partie d’un tout, d’une communauté. c’était englobant.
J’y ai fait aussi beaucoup de rencontres, des professeurs et des intervenants qui m’ont marqué et font passer des idées. Mes directrices de thèse sont devenues mes associées.

Ce qui vous donne envie de vous lever le matin ?

C’est d’être avec mon équipe, notre activité qui a du sens, des activités quotidiennes qui ne se ressemblent jamais avec beaucoup de diversité et de challenges.

Vous n’en seriez pas arrivée là si...

Je n’avais pas fait les bonnes rencontres. C’est l’équipe avec qui je travaille qui m’a motivée à entreprendre et qui me motive encore aujourd’hui. Aujourd'hui, ce sont plus que mes associés, mes amis, une seconde famille.

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