VirBt

- A. GALLET -
 

Foyers et bactériémies d'origine alimentaire associés aux biopesticides de Bacillus thuringiensis : évaluation in vivo et modélisation du potentiel de virulence

Lien avec l'Académie 3 

Ce projet s'insère dans l'axe stratégique "Évaluation et détection des risques anthropiques sur la santé humaine, l'environnement et les changements globaux".

Le projet

L'utilisation de pesticides chimiques est controversée, principalement en raison de leurs effets néfastes sur l'environnement et la santé humaine. La solution émergente est l'utilisation d'agents de biocontrôle : les biopesticides. Ces biopesticides permettent tout comme les pesticides chimiques de lutter contre certains organismes considérés comme nuisibles mais à partir de substances naturelles. Des pesticides naturels donc mais pas sans danger pour la santé humaine. L’insecticide microbien Bacillus thuringiensis (Bt), bien que « bio » pesticides serait impliqué dans près de 20% des cas d’intoxications alimentaires (Bonis et al., PLOS One (2021)). C’est ce que le consortium de chercheurs autour du projet VirBt tente d’élucider et de comprendre. En se concentrant en particulier sur Bacillus thuringiensis et ses effets, les biologistes de l’ISA, du C3M, du CHU de Nice ou encore ceux de l’ANSES avancent conjointement dans l’évaluation de la virulence des souches Bt et la sensibilité des individus affaiblis à la suite des infections causées par ce dernier.
Pour ce faire 4 modèles sont utilisés lors de l’expérimentation : la drosophile, la souris, des cultures de cellules intestinales humaines et des échantillons de patients humains. Les effets sur ces modèles seront ensuite corrélés à ceux sur le corps humain.
Les premiers résultats de tests sur les drosophiles montrent que c’est dans les parties intestinales que le stockage de Bt est plus concentré, entrainant diarrhée et troubles intestinaux dès 24 à 48 h après ingestion : des effets qui peuvent s’avérer fatals chez les nourrissons ou chez les personnes immunodéprimées.
Si les souches de Bt ont les états de virulence des plus élevés parmi les pesticides utilisés, c’est également celui auquel la population serait la plus exposée. L’enquête menée par l’ANSES dans le cadre du projet met justement en lumière cette exposition. Après avoir collecté et testé 161 fruits et légumes certifiés « Agriculture biologique » du commerce, ce sont près de 50% des produits testés qui sont ressortis positifs au Bt. Poivrons, tomates, pommes, concombres, herbes aromatiques… Tous dans le même panier ! La solution : bien laver ses fruits et légumes ou opter pour un épluchage total.
Le travail de concert entre biologiste et acteurs de la santé publique devrait aboutir au développement d’outil pour évaluer et détecter plus facilement ces souches Bt dans le corps et sécuriser leur utilisation en agriculture, pour lequel aucune dose n’est imposée.
En attendant, les fruits c’est comme les légumes : ça se lave !





 

Le + du projet :

  • Projet Impliquant des acteurs de santé publique (ANSES) dans son consortium.
  • Le projet impliquant ayant donné lieu à 2 thèses.

Et après :

  • Le consortium de chercheurs se consacre maintenant au séquençage des résultats obtenus à l'aide du support technique (CDD de 10 mois) financé par l'Académie 3.
  • La bourse Ecophyto obtenue en Janvier 2023 va permettre au projet de prendre de l'ampleur et de se positionner comme un projet majeur en matière de bio-insecticides et de santé.

Informations du projet

Domaine Scientifique :
Biologie, Santé, Environnement
Thématiques :
Bacillus thuringiensis, Bioinsecticides, Agriculture
Mots clés :
Bacillus thuringiensis
Santé
Bioinsecticides
Agriculture
Budget alloué par l'Académie 3 sur 2 ans :
66 500k
Membres du projet :
Armel GALLET
Mathilde BONI
Laurent BOYER
Raymond Ruimy
Laboratoires impliqués :
ISA (Institut Sophia Agrobiotech) , Maison Alfort (ANSES), C3M, CHU de Nice
portrait Armel Gallet
portrait Armel Gallet

Armel Gallet

Team "Bioinsecticides, Environnement et Santé”, Institut Sophia Agrobiotech (ISA), Université Côte d'Azur, CNRS, INRAe