Le beau nous fait du bien

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Publié le 18 novembre 2020 Mis à jour le 9 février 2021
Date(s)

le 17 avril 2020

dessin représentant l'art
dessin représentant l'art

Sylvain Lizon, Directeur de la Villa Arson et vice-Président Culture et société à Université Côte d'Azur rappelle les bienfaits procurés par la lecture d'un livre, par l'écoute de la musique ou d'un podcast ou par la pratique d'un art et nous fait partager les offres culturelles proposées sur internet en cette période de confinement.

« Comment faire pour que le temps du confinement soit un temps vivant, un temps qui consiste en autre chose qu’attendre sa fin ? ». Le dramaturge Wajdi Mouawad nous interroge à la fin du premier épisode de son Journal de confinement[1], carnet intime quotidien dont l’écoute est un miraculeux antidote. 

Cette invitation à retrouver le chemin des œuvres durant cette période n’est pourtant pas évidente. Plonger dans la lecture d’un livre, l’écoute d’un disque, réclame désir et disponibilité d’esprit. Et il n’est pas simple de trouver du temps pour soi dans un quotidien chamboulé où chacune et chacun doit répondre simultanément à de multiples attentes individuelles, familiales et professionnelles.

Néanmoins, c’est une respiration nécessaire, un moment qu’il faut savoir prendre pour soi afin d’être à nouveau disponible au monde et aux autres, notamment celles et ceux qui nous entourent et réclament notre attention.

On le sait, l’écoute et la pratique de la musique ou de la danse réduisent l’anxiété, un roman ou un film sont vecteurs d’apaisement et de relâchement. La relation entre culture et bien-être est actuellement au cœur de nombreux projets de recherche en particulier au Canada. Ces travaux ont par exemple conduit des médecins montréalais à prescrire des visites de musées dans le cadre de traitement de certains troubles et dont ils ont pu constater et mesurer les effets bénéfiques[2].

L’écoute d’un podcast, d’un opéra ou la visite d’une exposition virtuelle sont des fenêtres qui s’ouvrent sur d’autres horizons. A travers les récits documentaires ou fictionnels, nous entrons en dialogue avec leurs personnages réels ou imaginaires, avec leurs autrices et leurs auteurs. Le concert de ces voix remplit l’espace qui nous entoure et peut combler momentanément un sentiment de solitude mettant à distance la confrontation avec soi-même qui n’est jamais simple. 

Daniel Arasse, historien de l’art, spécialiste de la Renaissance italienne et disparu trop tôt en 2003, avait coutume de dire qu’un tableau est de l'intelligence en partage. C’est une manière de penser le monde, de l’habiter, de s’en protéger parfois, c’est également une adresse à l’autre, une invitation au partage et une façon de créer du commun. Les conditions de la rencontre avec l’œuvre marqueront à jamais la relation que nous aurons avec elle, la culture nous relie et crée les conditions du dialogue avec soi et avec les autres.

Sur la toile, les offres fleurissent et les critiques abondent. Musées, centres d’art, opéras, théâtres, bibliothèques, plateforme de diffusion de films et documentaires, revue en ligne, festivals, etc. mettent à disposition de très nombreux contenus. Beaucoup d’entre eux sont notamment accessibles sur le site #Culturecheznous du ministère de la culture[3]. Au sein d’Université Côte d’Azur, UCArts vous invite chaque semaine à découvrir des artistes dans la cadre de sa chroniques culture et les initiatives #VillaArsonChezVousou les Hors du temps de l’ERACM permettent de maintenir le lien et de partager l’énergie des étudiants des écoles de la création. La Ville de Nice par son programme #RestezChezVous Cultivez-vous met elle aussi en avant la vitalité du patrimoine et de la création avec, notamment, la visite en ligne du Musée Matisse, une programmation régulière de films issus du fonds de la Cinémathèque, une promenade patrimoniale vers le Mont-Boron ou un incroyable Boléro de Ravel interprété par l’orchestre de l’Opéra.

Pour l’instant, le confinement nous oblige à nous satisfaire de représentations sur écrans, mais rien ne remplace l’émotion suscitée par la rencontre avec l’œuvre et ses interprètes. Aussi, et dès à présent, nous préparons l’après et aurons à cœur de vous retrouver nombreuses et nombreux sur les campus et dans les lieux de culture de la métropole. Nous reviendrons bientôt vers vous pour l’annonce d’une nouvelle saison que nous partagerons ensemble.