Vers un test sanguin pour anticiper les formes graves de la Covid

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Publié le 11 mars 2021 Mis à jour le 21 janvier 2022
Date(s)

le 8 mars 2021

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Des chercheurs du Centre méditerranéen de médecine moléculaire (Université Côte d'Azur, Inserm), du CHU de Nice et du centre hospitalier de Cannes ont réussi à proposer un score permettant de prédire l'évolution du SARS-CoV-2 à partir d'un simple échantillon de sang. Ils fournissent ainsi la preuve de principe nécessaire au développement d’un test sanguin permettant de prédire précocement l’évolution vers des formes graves de la COVID-19 et ainsi d’améliorer la prise en charge des patients. 

Le SARS-CoV-2 est le coronavirus humain à l’origine de la pandémie ayant débutée à Wuhan en Chine à la fin de l’année 2019. Ce virus est à l’origine d’une pathologie respiratoire contagieuse nommée COVID-19. Le degré de sévérité de la COVID-19 peut être extrêmement variable d’un patient à un autre, allant d’une forme totalement asymptomatique à un syndrome de détresse respiratoire aiguë nécessitant des soins en réanimation avec ventilation artificielle.

En l’absence de traitement antiviral, c’est la réponse du système immunitaire de l’hôte qui va dicter l’issue de cette infection. L’étude des premiers patients infectés avec des formes graves de COVID-19 a rapidement mis en évidence une réponse inflammatoire très intense de l’hôte, nommée orage cytokinique et qui se caractérise par une augmentation des niveaux de cytokines comme l'IL-1beta dont la sécrétion est contrôlée par des complexes protéiques nommés inflammasomes et dont le plus étudié est l’inflammasome NLRP3.

Dans ce contexte, le projet des chercheurs du C3M, du CHU de Nice et de l'hôpital de Cannes visait à déterminer l'état d'activation de l’inflammasome NLRP3 dans les cellules myéloïdes circulantes des patients COVID-19. Cette étude, sur le sang de 66 patients et 24 donneurs sains, a révélé l’importance de 2 populations cellulaires dans l’évolution de la COVID-19 vers les formes sévères : les monocytes non classiques et les neutrophiles immatures. Alors que l’inflammasome NLRP3 s’active plus fortement dans les monocytes non classiques des patients avec des formes sévères, la capacité d’activation des neutrophiles immatures s’effondre en lien avec la sévérité de la maladie. Nous avons ainsi combiné l’ensemble de ces paramètres pour proposer un score permettant de prédire l'évolution de la maladie à partir d'un simple échantillon de sang. Cette étude fournit la preuve de principe nécessaire au développement d’un test sanguin permettant de prédire précocement l’évolution vers des formes graves de la COVID-19 et ainsi d’améliorer la prise en charge des patients. Ce travail, qui a reçu le soutien d'Université Côte d’Azur, est le fruit de la collaboration entre le CHU de Nice, le CH de Cannes et les équipes de recherche du Centre Méditerranéen de médecine moléaculaire (C3M) à Nice.
 
Références

Johan Courjon1,2*, Océane Dufies1*, Alexandre Robert 1,3, Laurent Bailly 2,4, Cédric Torre 1, David Chirio 2, Julie Contenti 2, Sébastien Vitale 1,2, Céline Loubatier 1, Anne Doye 1, Christelle Pomares-Estran 1,2, Géraldine Gonfrier 2, Romain Lotte 1,2, Patrick Munro 1, Orane Visvikis 1, Jean Dellamonica 2, Valérie Giordanengo 1,2, Michel Carles 2, Laurent Yvan-Charvet1, Stoyan Ivanov 1, Patrick Auberger 1, Arnaud Jacquel 1*, Laurent Boyer1*

Heterogeneous NLRP3 inflammasome signature in circulating myeloid cells as biomarker of COVID-19 severity. Blood Advances 2021 

1 Université Côte d’Azur, Inserm, C3M, Nice, France.
2 Université Côte d’Azur, CHU Nice, Nice, France.
3 Service de Médecine Intensive Réanimation, Centre hospitalier de Cannes, Cannes, France.
4 Public Health Department, Université Côte d’Azur, CHU Nice, Nice, France   

https://ashpublications.org/bloodadvances/article/5/5/1523/475408/Heterogeneous-NLRP3-inflammasome-signature-in