Zoom sur Philippe Charvis et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

Publié le 17 février 2021 Mis à jour le 1 octobre 2021
P. Charvis, 2eme en partant de la gauche lors de la réception donnée par la Mairie de Quito en clôture du symposium sur la géodynamique des Andes (Septembre 2019).
P. Charvis, 2eme en partant de la gauche lors de la réception donnée par la Mairie de Quito en clôture du symposium sur la géodynamique des Andes (Septembre 2019).

Philippe Charvis, Directeur Délégué à la Science de l’IRD, nous éclaire sur les grandes missions de l’IRD et les potentielles collaborations entre l’Institut et Université Côte d’Azur.

Philippe Charvis et l’IRD, une longue histoire

C’est à la suite de sa thèse, en 1982, que Philippe Charvis intègre l’ORSTOM – l’Office de la recherche scientifique et technique Outre-Mer (devenu l’IRD – Institut de recherche pour le développement en 1998) au sein d’une unité de recherche travaillant dans le domaine de la géophysique marine et de la sismologie. Il poursuit alors son expérience de jeune chercheur en Nouvelle Calédonie, où il restera 3 ans, et s’installera à la fin des années 80’ à l’Observatoire de Villefranche. En 1996, la fusion de 4 équipes de recherche en géosciences, dont celle de Philippe, donne naissance à Géosciences Azur (actuel Géoazur – UCA/OCA/CNRS/IRD) où il dirigera une équipe puis prendra la direction du laboratoire de 2002 à 2009. En 2015, Philippe est nommé directeur du département DISCO (Dynamiques internes et de surface des continents) de l’IRD où il contribuera au développement d’une nouvelle dynamique pour l’Institut autour du développement durable. En mars 2020, il est nommé Directeur Délégué à la Science (D2S) de l’IRD, auprès de la Présidente-Directrice Générale Valérie Verdier.

L’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), en quelques mots

Partenaire d’Université Côte d’Azur, l’IRD est présent dans une cinquantaine de pays en développement des régions intertropicales et de l’espace méditerranéen. L’institut regroupe 2 050 agents dont 850 chercheurs pour une communauté « Planète IRD » riche de 7 000 personnes réparties dans 75 unités mixtes, ce qui lui permet d’être à la fois réactif et flexible.

L’IRD est un établissement pluridisciplinaire organisé en 5 départements scientifiques :

  • Dynamiques Internes et de Surface des Continents (DISCO)
  • Ecologie, Biodiversité et Fonctionnement des Ecosystèmes Continentaux (ECOBIO)
  • Océans, Climat et ressources (OCEANS)
  • Santé et Sociétés (SAS)
  • Sociétés et Mondialisation (SOC)

Promouvant la Science de la durabilité et l’Innovation responsable, l’IRD mise sur une approche originale des grands défis sociétaux, notamment ceux liés aux Objectifs du Développement Durable. Ainsi, des partenariats scientifiques équitables sont mis en place et des projets scientifiques transdisciplinaires sont construits avec des scientifiques de diverses disciplines mais aussi des acteurs de la société civile (entrepreneurs, spécialistes, ONG, etc.) au cœur des problématiques. Cette approche garantit au mieux l’accessibilité et l’utilisation des résultats scientifiques pour la mise en œuvre d’actions concrètes.

Directeur Délégué à la Science : une nouvelle fonction à l’IRD

Dans la mandature précédente, le poste de Directeur Délégué à la Science – D2S – n’existait pas, le président assurant l’animation du collectif des directeurs de départements scientifiques. Avec le temps, le besoin d’un directeur scientifique en charge de coordonner les actions des différents départements de l’IRD s’est fait sentir. Nommée PDG de l’IRD à la mi-février 2020, Valérie Verdier a confié cette tâche à Philippe Charvis afin de l’appuyer dans ses actions à la direction de l’IRD.

Le rôle principal du Directeur Délégué à la Science est de porter la stratégie scientifique de l’institut et de coordonner des départements mais aussi de renforcer les liens avec les autres acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche française et des pays en voie de développement.

« Je pense avoir trouvé ma place assez rapidement. Les liens constants entre les membres de l’équipe de direction facilitent les échanges et la répartition des tâches, et nous permettent de définir ensemble la stratégie scientifique de l’IRD. »

Sa prise de fonction le 15 mars 2020 précède de quelques jours le premier confinement ce qui l’a obligé à s’impliquer dans la gestion de crise et à s’intéresser aux problématiques scientifiques liées à la COVID-19. L’IRD ayant la particularité d’être présent dans de nombreux pays, a créé un comité scientifique interdisciplinaire et partenarial COVID-19 lui permettant d’avoir une vision globale et de coordonner les multiples actions mises en place au cours de cette période délicate.

Pour l’année 2021 les enjeux sont importants, "poursuivre nos travaux de recherche au sud malgré la crise sanitaire qui limite considérablement les déplacements et fragilise les liens avec les partenaires internationaux mais aussi développer la nouvelle stratégie scientifique de l’IRD dans le cadre du futur contrat objectifs performance qui sera signé en fin d’année, autour de 9 grands défis sociétaux abordés de manière transdisciplinaire : Géoressources et durabilité, Villes durables, Littoral et océan, Une seule santé (One-Health), Biodiversité, Sols et territoires, Systèmes alimentaires, Changement climatique et Migrations."

La recherche à l’IRD : moyens et outils adaptés au partenariat

L’IRD possède un vaste réseau de 38 représentations au Sud et Outre-mer. Il dispose pour ses équipes de recherche et ses partenaires de l’ESR français de différents outils permettant des collaborations sur le long terme avec les partenaires sud, tels que : missions de longue durée dans les pays partenaires, expatriation ou mobilité des chercheurs du sud vers la France ou vers un autre pays du sud. L’IRD finance aussi plus d’une centaine d’allocations de recherche pour une thèse au Sud (bourses ARTS) destinées à former des doctorants des pays du sud le plus souvent dans le cadre de cotutelles nord-sud.

Ces outils permettent de construire des collaborations scientifiques sur des temps longs et soutiennent les dispositifs structurants de renforcement des capacités comme les Jeunes équipes associées à l’IRD (48 JEAI sont actives actuellement), les Laboratoires mixtes internationaux (41 LMI actifs en 2021) ou les groupements de recherche internationaux Sud (33 GDRI-Sud).

L’IRD et l’UCA : vers un partenariat renforcé

Dans l’optique de renforcer les liens entre l’IRD et Université Côte d’Azur, des réflexions sont en cours pour monter de nouveaux projets communs et avoir des actions concertées en particulier avec les deux unités  mixtes de recherche communes : URMIS et Géoazur. Les projets en cours sont par exemple le LMI “Séismes et Volcans dans les Andes du Nord” (SVAN) sur le risque sismique en Équateur et dans les Andes et le tout nouveau LMI CARIBACT qui vient d’être validé sur les risques environnementaux en Haïti mais aussi les projets d’URMIS sur les migrations en Afrique de l’Est. Pour le futur il existe de nombreuses pistes autour des risques environnementaux en Afrique, en Méditerranée ou en Amérique Latine.

« L’Académie 3 étant l'une des académies les plus interdisciplinaires, elle pourrait porter cette dynamique autour de la science de la durabilité ».

Déjà présente lors de la journée sur les Objectifs du Développement Durable co-organisée par l’IRD et l’UCA en 2019, l’Académie 3 sera associée à l’IRD  lors de la seconde édition de cet évènement qui aura lieu dès que la crise sanitaire le permettra. Affaire à suivre !