Quatre chercheurs lauréats d'une chaire du Programme de Recherches Avancées de l’IdEx d'Université Côte d'Azur
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le 3 mars 2025
Dans le cadre de sa stratégie de visibilité internationale et d'excellence scientifique, Université Côte d'Azur a décerné quatre nouvelles chaires du Programme de Recherches Avancées de l’IdEx, visant à soutenir la création de collaborations exceptionnelles avec les équipes de recherche du site.
Le comité de sélection interdisciplinaire, regroupant des experts internes et externes à l’Université Côte d'Azur, a évalué de nombreuses candidatures de haut niveau et a sélectionné quatre chercheurs pour bénéficier de cette prestigieuse initiative. Les lauréats sont Mairi Sakellariadou, Mikko Karttunen et Luísa V. Lopes qui rejoindront Université Côte d'Azur pour des séjours de recherche prolongés, et Hervé Técher qui s'est vu décerner la chaire dédiée aux candidats internes de l'université.
Ces quatre lauréats et leurs équipes de recherche respectives sont chaleureusement félicités, et les percées scientifiques issues des programmes de recherche financés par ces chaires sont attendues avec impatience.
Découvrez les portraits des chercheurs
- Mairi Sakellariadou, University College London Lauréate de la chaire du Programme de Recherches Avancées de l’IdEx, accueillie par Nelson Christensen, au Laboratoire ARTEMIS, Observatoire Côte d'Azur
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Après une licence en mathématiques à l'université d'Athènes, Mairi Sakellariadou a poursuivi ses études en astrophysique à l'Institut d'astronomie de l'université de Cambridge (Royaume-Uni), où elle a obtenu un certificat d'études postuniversitaires et un master. Pendant son séjour à Cambridge, elle a été membre du Trinity College et présidente de l'association des étudiants de troisième cycle. Elle a poursuivi ses études aux États-Unis, à l'université Tufts (Massachusetts), où elle a obtenu un master et un doctorat en physique.
Elle a occupé des postes dans diverses institutions prestigieuses, notamment l'Université Libre de Bruxelles, l'Université de Tours, la Sorbonne Université (Paris VI), l'Université de Zurich, l'Université de Genève et le CERN. Avant de rejoindre le King's College London en 2005 en tant que professeur, elle était maître de conférence à l'Université d'Athènes. Depuis 2011, elle est professeur de physique théorique au King's College London.
Ses recherches portent sur la physique théorique et la cosmologie, en particulier l'univers primordial. Elle explore des questions fondamentales telles que l'état de l'univers avant le « Big Bang » et la nature de la matière noire, en combinant la physique gravitationnelle, l'astrophysique, la gravité quantique et la physique mathématique. Ses travaux intègrent des développements théoriques et des données d'observation, dans le but de tester la physique fondamentale au moyen d'ondes gravitationnelles et de modèles cosmologiques. Ses recherches suivent notamment deux axes principaux : l'utilisation des ondes gravitationnelles pour tester les théories fondamentales et l'application de la gravité quantique à la cosmologie, en tirant parti des données d'observation pour valider les modèles théoriques.
Elle a contribué à plus de 360 articles scientifiques, accumulant plus de 82 000 citations (h-index : 101), avec des travaux importants sur les ondes gravitationnelles, les défauts topologiques, la géométrie non-commutative, la matière noire et la gravité modifiée.
Mairi Sakellariadou est fortement impliquée dans plusieurs grandes collaborations internationales, notamment la collaboration scientifique LIGO, GEO 600, le consortium LISA, le Télescope Einstein, l'expérience MoEDAL, l'European Pulsar Timing Array, le Square Kilometer Array et le consortium Euclid. Elle est co-présidente du groupe stochastique de la collaboration LIGO-Virgo-KAGRA et co-présidente de la division cosmologie du conseil scientifique d'observation du télescope Einstein. En outre, elle est membre fondatrice de l'International Society for Quantum Gravity (ISQG), membre du Foundational Questions Institute (FQXi) et rédactrice en chef de General Relativity and Gravitation (Springer). - Mikko Karttunen, Université de Western Ontario Lauréat de la chaire du Programme de Recherches Avancées de l’IdEx, accueilli par Matteo Rauzi, à l’Institut de Biologie de Valrose (iBV)
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Dr Mikko Karttunen est originaire de Finlande, mais il a travaillé pendant la majeure partie de sa carrière au Canada. Il a obtenu sa maîtrise à Tampere, en Finlande, puis un doctorat en physique à l'université McGill de Montréal suivi par un postdoctorat à l'Institut Max Planck pour la recherche sur les polymères à Mayence, en Allemagne. Après l'Allemagne, il s'est installé dans sa Finlande natale, où il a travaillé à l'université d'Aalto en tant que chercheur et boursier de l'Académie de Finlande. En 2006, il a été engagé comme enseignant-chercheur à l'Université Western à London, Ontario, au Canada, où il enseigne conjointement dans les départements de chimie et de physique et d’astronomie. Depuis 2017, il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en matériaux informatiques et en sciences des biomatériaux. Outre l'université Western, il a également été professeur à la Faculté de chimie de l’Université de Waterloo, au Canada, et professeur et titulaire de la chaire de mathématiques des systèmes complexes à l'université de technologie d'Eindhoven.
Les principaux outils de M. Karttunen sont la théorie, le calcul à haute performance et l'apprentissage automatique. Ses travaux portent sur les matériaux biologiques et souples, notamment sur l'interface entre la science des matériaux, la biologie et les sciences biomédicales. Dans le cadre du programme IdEx, il mènera une collaboration avec le professeur Matteo Rauzi à l'Institut de Biologie Valrose. L’objectif de leurs travaux est d'utiliser une approche largement interdisciplinaire pour développer une compréhension approfondie des mouvements et des déplacements du noyau cellulaire, de la migration nucléaire, et de la façon dont elle détermine la différenciation, la structuration et le développement cellulaires. Ces questions biologiques fondamentales sont essentielles pour comprendre le développement des tissus. Il est important de noter que des anomalies dans la migration nucléaire ont été associées à des maladies graves telles que les cancers du sein, de l'ovaire, colorectal et du poumon, mais leurs mécanismes sont encore peu connus. Le but de cette recherche est de découvrir certains des mécanismes qui régissent ce développement cellulaire et, surtout, les anomalies pathologiques. Pour ce faire, Karttunen et Rauzi utilisent une combinaison pluridisciplinaire d'expériences de pointe, de modélisation informatique multiéchelles et d'apprentissage automatique. - Luísa V. Lopes, Faculté de médecine, Université de Lisbonne Lauréate de la chaire du Programme de Recherches Avancées de l’IdEx, accueillie par Paula Pousinha à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC)
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Docteure en neurosciences, Luísa V. Lopes dirige un groupe de recherche à l'Institut Gulbenkian de médecine moléculaire (GIMM) au Portugal et enseigne à la Faculté de médecine de l’Université de Lisbonne. Ses recherches actuelles portent sur la compréhension des mécanismes qui induisent le "vieillissement précoce" des fonctions cognitives, en se concentrant sur les circuits hippocampiques et les comportements associés dans des modèles rongeurs. Son laboratoire a démontré la contribution significative des récepteurs de l'adénosine dans des contextes physiopathologiques et leur impact sur des conditions telles que le stress, le vieillissement et la neurodégénérescence. Ses contributions ont été récompensées par des organisations telles que FEBS, FENS et EMBO.
Luisa a obtenu un diplôme en biochimie de l'université de Lisbonne en 1998 et a ensuite poursuivi un doctorat en neurosciences en se formant en parallèle à l'université de Cambridge, au Royaume-Uni, et à l'institut Karolinska, en Suède. Son expérience postdoctorale a été réalisée en entreprise au Centre de recherche Nestlé en Suisse, où elle a étudié les interactions entre le cerveau et l'intestin, en se concentrant en particulier sur le stress en début de vie. En 2013, Luisa a créé son propre groupe de recherche à l'iMM en tant que bénéficiaire d'un poste de chercheuse FCT (Fondation Portugaise pour la Science et la Technologie).
Ses contributions à la recherche comprennent l'identification des troubles circadiens comme déclencheurs d'un déclin cognitif accéléré (Mol. Psychiatry, 2013 ; Scientific Reports, 2016), l'établissement de mécanismes de dégénérescence synaptique précoce dans l'hippocampe (Nature Neurosci, 2017 ; Aging Cell 2023), et la découverte d'un lien neuro-immunitaire dans la mémoire à court terme (Sci Immunol, 2019 ; Cell Rep 2021). Ses travaux se concentrent actuellement sur la mise en œuvre de nouveaux modèles équivalents au vieillissement pour étudier la fonction synaptique humaine.
Luisa a publié plusieurs chapitres de livres et plus de 60 articles dans des revues scientifiques internationales, y compris des revues prestigieuses telles que Nature Neuroscience, Science Immunology et Molecular Psychiatry. Elle a été directrice de thèse de huit doctorants de son équipe. Elle est membre de plusieurs sociétés scientifiques portugaises et internationales et a été membre du conseil d'administration de la Société portugaise des neurosciences de 2008 à 2011. Elle est également membre du Conseil scientifique de la Faculté de médecine et de l'équipe de coordination du Master en recherche biomédicale.
Ses réalisations ont été récompensées par des prix tels que le prix Mantero Belard de la Santa Casa da Misericórdia de Lisboa en 2018, le prix Pfizer de la recherche biomédicale en 2020 et le prix Interstellar Initiative pour le « Healthy Aging and Longevity » (Veillissement en bonne santé et la longévité) de l'Académie des sciences de New York en 2021. En outre, elle a reçu son Habilitation à diriger les recherches en neurosciences de la Faculté de médecine de l’université de Lisbonne en 2021 et le prix de l’université de Lisbonne-Caixa Geral de Depósitos en 2022 pour ses réalisations scientifiques dans le domaine de la biomédecine. Plus récemment, elle a obtenu le prix La Caixa Impulse Innovation Award en 2023. - Hervé Técher, Institut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement (IRCAN), Université Côte d'Azur Lauréat de la chaire du Programme de Recherches Avancées de l’IdEx, appel interne
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Hervé Técher a obtenu un doctorat en biologie moléculaire et cellulaire en 2012 à l'Université Pierre et Marie Curie (aujourd'hui Université de la Sorbonne, Paris, France) sous la direction du professeur Michelle Debatisse à l'Institut Curie. Après avoir obtenu son doctorat, il a rejoint successivement les laboratoires du professeur Vincenzo Costanzo (2013-2018, IFOM, Milan, Italie) puis du Dr Philippe Pasero (2019-2023, IGH, Montpellier, France) pour approfondir son expertise dans les mécanismes moléculaires qui maintiennent la stabilité du génome.
Depuis fin 2023, Técher est titulaire d'une Chaire de professeur junior (CPJ) en biologie du vieillissement et pathologies humaines à l’Université Côte d'Azur (EUR Life). Les travaux de son équipe de recherche, actuellement en cours d'installation à l'Institut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement de Nice (IRCAN), portent sur la compréhension des liens entre l'instabilité du génome et les réponses inflammatoires dans les maladies auto-inflammatoires, la sénescence cellulaire et le cancer. Son équipe est soutenue par l'IdEx par le biais d'un cofinancement pour l'installation du laboratoire et d'un projet de recherche international (PRA).
Hervé Técher est l'auteur principal de plusieurs publications à fort impact, notamment dans Nature Communications (2024), iScience (2024), Nature (2018), Nature Reviews Genetics (2017) et Cell Reports (2016). Parallèlement à ses recherches, il enseigne la biologie moléculaire et cellulaire, l'oncologie, la biologie du vieillissement et la pathologie humaine à tous les niveaux de l'Université Côte d'Azur.
Avec le soutien de l'IdEx dans le cadre du Programme de Recherches Avancées (PRA), l'équipe de Técher étudie les mécanismes moléculaires par lesquels la protéine CagA d'Helicobacter pylori favorise le développement du cancer gastrique. Le CagA agit comme un oncogène en affaiblissant les systèmes de protection et de réparation de l'ADN, ce qui entraîne une instabilité génomique. Ce projet est mené en collaboration avec le Dr Arun Mouli Kolinjivadi du Cancer Science Institute (CSI), Singapour, et l'équipe de recherche de l'IRCAN.
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