Les cellules immunitaires sont prises en otage par la ténascine-C au sein des tumeurs de la tête et du cou

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Publié le 18 novembre 2020 Mis à jour le 22 novembre 2020
Date(s)

le 8 juillet 2020

La progression maligne des tumeurs épithéliales est fortement dépendante des interactions entre les cellules cancéreuses et leur environnement. La ténascine C, protéine de la matrice extracellulaire cellulaire, favorise la progression des cancers. Dans cette étude les équipes de Gertaud Orend (DR Inserm, (Institut d’hématologie et d’immunologie à Strasbourg), Ellen Van Obberghen (DR Inserm, institut de Biologie Valrose), Fabienne Anjuère et Véronique Braud (Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire) et le Centre Antoine Lacassagne apportent une explication sur le rôle clé de cette protéine dans les tumeurs de la tête et du cou par son action sur les cellules dendritiques, leur empêchant de jouer leur rôle protecteur de sentinelles du système immunitaire. Ces travaux ont été publiés au mois de juillet dans la revue Cancer Immunology Research.

Dans le traitement du cancer, l’immunothérapie est porteuse de grandes promesses. Les patients souffrant de cancers de la tête et du cou peuvent bénéficier de ce type de traitement mais malheureusement 80% de ces cancers sont résistants. La ténascine-C (TNC), molécule de la matrice extracellulaire, favorise la progression de nombreux cancers, et a été récemment impliquée dans des processus immunologiques. Nous avons donc recherché par une approche multidisciplinaire l’interaction de la TNC avec le système immunitaire dans les cancers de la tête et du cou. En utilisant un modèle murin de cancer de la tête et du cou où la TNC est exprimée ou non, nous montrons que cette molécule permet de développer un nid stromal où les cellules immunitaires sont piégées. Ce phénomène est également observé chez l’homme. Au niveau moléculaire, la TNC détourne la voie de signalisation CCL21/CCR7, primordiale pour la migration des cellules dendritiques. La TNC empêche ainsi ces cellules d’aller jouer leur rôle d’initiateur de la réponse immunitaire anti-tumorale. De plus, La TNC génère un microenvironnement immunosuppresseur qui augmente la quantité de cellules T régulatrices. En l’absence de TNC ou de CCR7, on observe une réduction de la croissance tumorale et de la progression des métastases, ce qui fait de ces deux molécules des cibles pertinentes pour compléter le traitement par immunothérapie des cancers de la tête et du cou chez l’homme.

Contacts
Ellen Van Obberghen Schilling, Directrice de Recherche Inserm
Cancer Stem Cell Plasticity and Functional Intra-tumor Heterogeneity 
Institut de Biologie Valrose (iBV) 
04 89 15 07 90 

Communication iBV : Michel Bidet - 04 89 15 08 05