Mieux comprendre le fonctionnement de la protéine EFA6

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Publié le 18 novembre 2020 Mis à jour le 16 janvier 2021
Date(s)

le 7 janvier 2019

scientifique manipulant des outils
scientifique manipulant des outils

Les travaux de l'équipe d'Eric Macia, Maitre de conférences à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, ont permis de mieux comprendre le mécanisme d'action de la protéine EFA6 au niveau cellulaire, une protéine qui joue un rôle essentiel dans la formation et la fonction de certains tissus épithéliaux (rein, poumon, intestin). Ces travaux ont été publiés dans la revue Scientific reports au mois de décembre 2019.

La protéine EFA6 joue un rôle essentiel dans la formation et la fonction de certains tissus épithéliaux (rein, poumon, intestin…) de notre organisme. Elle contrôle la formation de jonctions entre les cellules, jonctions qui permettent l’assemblage du tissu mais qui jouent aussi un rôle de barrière de diffusion. Cette protéine EFA6 est également impliquée au niveau neuronal dans la formation des épines dendritiques qui permettent la connexion entre les neurones et la transmission de l’information. Dans les deux cas EFA6 semble agir en coordonnant le transport vésiculaire intracellulaire avec la réorganisation du cytosquelette d’actine. Le transport vésiculaire est un mécanisme qui permet de délivrer au bon endroit de la cellule les molécules requises à son bon fonctionnement alors que le cytosquelette d’actine constitue la charpente de la cellule et permet de structurer de façon très dynamique sa membrane plasmique.
Au niveau épithélial, un dysfonctionnement de la protéine EFA6 est associé à une perte de la polarité des cellules ce qui constitue une des étapes précoces dans le développement et la formation de tumeurs. Alors qu’au niveau neuronal un défaut dans la dynamique de formation des épines dendritiques entraine notamment des perturbations dans la mémorisation des informations.


Si nous savions qu’EFA6 était capable de contrôler la structure des filaments d’actine, nous ne connaissions pas son mécanisme d’action au niveau moléculaire. C’est chose faite à présent, Eric Macia dans l’équipe Franco/Luton à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire vient de montrer qu’un domaine de la protéine est capable d’interagir directement avec les filaments d’actine, d’en contrôler leur vitesse de croissance et de les assembler en câbles. Ce résultat permet d’appréhender comment la protéine EFA6 assure sa fonction de coordination ceci grâce à deux domaines spécifiques, un premier qui contrôle le transport intracellulaire et un second qui structure directement les filaments d’actine. Ce travail ouvre des perspectives particulièrement dans le domaine du cancer du sein où l’on trouve une corrélation inversement proportionnelle entre la quantité d’EFA6 présente dans la tumeur et l’agressivité de celle-ci. Une explication pourrait être un désassemblage du réseau d’actine entrainant une perte des jonctions intercellulaires et l’acquisition de propriétés d’agressivité et d’invasion. D’autres travaux pourront confirmer cette hypothèse.

https://www.nature.com/articles/s41598-019-55630-9