Danseurs syriens en exil : racines, récits, créations

CONTEXTE

Dans les années 1990-2000, les recherches sur les migrations ont été marquées par la critique du nationalisme méthodologique et par le tournant transnationaliste.
Un des effets de ce tournant a été d'aborder les questions culturelles en lien avec les migrations en ouvrant la réflexion aux différentes formes de migrations par les arts. Cette diversification des approches a permis d'explorer l'apport des circulations transnationales dans la fabrique des pratiques culturelles et artistiques, et de nouvelles manières de penser les dynamiques d'intégration des artistes dans les sociétés d'accueil.
Le projet participe à ce renouvellement des regards et des questionnements en sciences humaines et sociales en examinant notamment les modalités de migration artistiques, les recompositions des mondes de l'art qui se jouent dans ce champ professionnel transnationalisé, et les différentes formes d'activismes qui émergent tant du côté des artistes en exil que de celui des espaces, institutionnels ou non, qui les accueillent.

OBJECTIFS

Le projet vise à comprendre en quoi l’expérience de l’exil et l’inscription dans des réseaux transnationaux d’artistes, participent de la fabrique de nouvelles pratiques artistiques, de nouvelles significations et de nouveaux symboles culturels dans le domaine des arts, dans le contexte de l’exil des danseurs syriens en exil en Europe (tout particulièrement à Paris et à Berlin).

MÉTHODE

Ce projet s'appuie sur les méthodes qualitatives de recueil de données en favorisant les enquêtes de terrain (observations situées, récits de vie, entretiens...) en studio (de danse) auprès de danseurs syriens résidant à Paris et à Berlin.
L'accent est mis sur les politiques d'accueil en France et en Allemagne, sur la configuration des lieux de la création, sur les artistes et les réseaux que ceux-ci tissent entre eux sur un territoire défini, et sur les caractéristiques de la création lorsque celle-ci est l'œuvre de personnes ou de milieux artistiques en circulation : artistes migrants, exilés, réfugiés.

• enquêtes de terrain

• analyses des données (retranscription d'entretiens, recherche documentaire sur les politiques culturelles)

• création chorégraphique sur les relations que les artistes rencontrés entretiennent avec le patrimoine culturel syrien

Les différentes missions de terrain (Marseille 9-11 avril 2023 ; Paris 2-7 mai 2023 ; Berlin 24 avril-2 mai) ont permis à l’étudiante de recueillir des données inédites sur les trajectoires des danseurs syriens en exil dans différentes villes européennes. Ces « matières ethnographiques » recueillies alimentent les travaux de recherche d'Amal Alnabwany et enrichissent le corpus de données de l’axe 3 Arts, activismes, migrations des chercheurs Université Côte d'Azur.
Amal Alnabwany a soutenu un mémoire M2 : Réflexion, analyse et pratique en exil des danses traditionnelles syriennes entre nostalgie, quête identitaire « racinements » et renouveau, le 10 octobre 2023.

SUITE

Création chorégraphique d'Amal Alnabwany sur les relations que les artistes rencontrés entretiennent avec le patrimoine culturel syrien (danses, musiques, peintures, sculptures) et présentation de ce processus de recherche-création et de cette performance à la MSHS dans le cadre du projet de l’axe 3 « Arts, activisme, migrations » (printemps 2024).
 

Diffusion

• Présentation d’une performance dansée dans le cadre du « Printemps des Migrations » (Saint Jean d’Angély, 12 avril 2023).