Étude comportementale des déterminants du processus de spatialisation en mémoire de travail

En quelques mots

Ce projet de recherche fondamentale en psychologie cognitive vise à déterminer le rôle de l’imagerie visuelle dans le processus de spatialisation mentale.

Projet de recherche de l'Axe 4

DATE : 2022

RESPONSABLE : Fabien Mathy, BCM, EUR HEALTHY

DISCIPLINES : psychologie cognitive, neurosciences

MOTS-CLÉS : mémoire verbale, mémoire spatiale

Description du projet


CONTEXTE

La spatialisation est un phénomène qui consiste pour le cerveau à ajouter une information spatiale à une information qui au départ par nature ne l'est pas. Ce processus d’association entre ordre et espace permet un meilleur traitement de l’information par le système cognitif, de manière consciente (comme procédé mnémonique) ou inconsciente (consécutivement à une imprégnation culturelle du sens de lecture/écriture).

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Par exemple, une tâche simple pour détecter la spatialisation consiste à présenter au participant une séquence aléatoire d’objets (Figure 1-A). Chaque objet est présenté séquentiellement au centre de l'écran pendant quelques secondes afin d'éviter toute confusion avec les informations spatiales. Après la présentation de la séquence, il y a une phase de reconnaissance dans laquelle la mesure critique se produit (Figure 1-B). Les participants peuvent répondre en utilisant la main gauche ou la main droite en fonction des essais. La mesure principale est la différence de temps de réponse entre les deux mains : chez les occidentaux, les réponses de la touche gauche sont plus rapides lors de la récupération des premiers éléments entrés en mémoire alors que les derniers éléments suscitent des réponses plus rapides de la touche droite.

La raison de cette production de redondance qui échappe à la conscience n’est pas élucidée mais on peut présumer que le double-codage permet au cerveau de mieux retenir l’information en mémoire.


OBJECTIFS

Il s'agit de tester dans cette expérimentation l’hypothèse du rôle des capacités d’imagerie mentale des participants sur le processus de spatialisation.


MÉTHODE

L’étude comportementale implique 90 participants.
Elle utilise une condition visuelle (où tous les éléments présentent les mêmes coordonnées visuo-spatiales – au centre d’un écran) versus une condition auditive (où les éléments seront présentés sous forme de fichiers audio - Figure 2) et, en vue d’une étude corrélationnelle, les participants doivent réaliser plusieurs tâches de capacité en mémoire de travail (spatiale et verbale) et compléter des questionnaires d'imagerie visuelle.
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Cette expérimentation sera menée dans le cadre du CocoLab.
 

Interdisciplinarité et partenariats


Cette étude s’appuie sur un projet de recherche plus global se déroulant sur la période 2021-2024. Le projet combine dans sa globalité une approche comportementale (psychologie) et d’imagerie cérébrale (neurosciences).
L’expérimentation de cette étude sera conduite par Maëliss Vivion, assistée d’un stagiaire.


RESPONSABLE DU PROJET

  • Fabien Mathy, professeur d'université au BCL (Bases, Corpus, Langage), Université Côte d’Azur

 
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PARTENARIAT

  • LAMHESS (Laboratoire Motricité Humaine, Expertise, Sport, Santé) - Stephen Ramanoël, maître de conférences - spécialisé dans l’étude de la mémoire spatiale au cours de la navigation et des méthodes de neuroimagerie

  • LP3C (Laboratoire de Psychologie : Cognition, Comportement, Communication), Université de Rennes - Alessandro Guida, maître de conférences - spécialisé dans le processus de spatialisation en mémoire de travail

  • Maëliss Vivion, doctorante au BCL, thèse de psychologie "Spatialisation et capacités en mémoire de travail" sous la direction de Fabien Mathy, Stephen Ramanoël et Alessandro Guida

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Résultats et valorisation


L’expérimentation  a été conduite à l’automne 2022 ; l’analyse des résultats a débuté.

SUITE

Cette étude corrélationnelle constitue un prérequis essentiel d'un étude IRMf à suivre, grace à une collaboration des laboratoires BCL/ LAMHESS.
 

Publications
  • Ftaïta, M., Vivion, M., Banks, E. et al. (2023) Optimized experimental designs to best detect spatial positional association of response codes in working memory. Attention, Perception & Psychophysics 85, pp. 1661–1680. https://doi.org/10.3758/s13414-023-02666-9

ANR et autres financements


Un co-financement est demandé à l'EUR HEALTHY pour mener la seconde phase du projet.
 

Annexes