Génèse et expérience des discriminations (GEDIS)

En quelques mots

L'étude GEDIS s'intéresse aux "expériences des discriminations" dans le milieu éducatif et étudie les processus socio-cognitifs, les formes de subjectivation et les stratégies de gestion publique du statut de personne ayant ressenti des discriminations.

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Projet de recherche de l'Axe 1

DATE : 2021

RESPONSABLES : Alessandro Bergamaschi, URMIS et Nathalie Pantaléon, LAPCOS

DISCIPLINES : sociologie, psychologie sociale

MOTS-CLÉS : discriminations, expérience, jeunesse, ethnicité, injustice, valeurs

Description du projet


CONTEXTE

Depuis la fin des années 1990, les études en sciences sociales qui s’intéressent à la question des discriminations en France sont de plus en plus nombreuses et cela a contribué à consolider l’idée que nous sommes confrontés à un « phénomène incontestable ». Les travaux sociologiques se focalisent principalement sur la caractérisation du phénomène ainsi que sur les formes de mobilisations collectives. En psychologie sociale, la majorité des études s’intéresse aux processus de catégorisation sociale, préjugés, stéréotypes et aux dynamiques d’identification. La prise de conscience de l'expérience des discriminations et la décision d'en parler ou non, sont des thématiques de recherche nettement moins explorées.

OBJECTIFS

L'objectif de cette étude est d'enquêter le rapport aux valeurs et les liens avec la construction de l’expérience de discrimination :

  • La genèse de l’expérience de la discrimination est traitée en adoptant une démarche qualitative en s'intéressant aux spécificités du processus de socialisation d’une expérience qui demande un travail de prise de conscience qui n’est pas immédiat et qui peut s’inscrire dans la durée. Le but de ce volet est de reparcourir la formation de ce sentiment et des rapports qu’il entretient avec la socialisation des principes d’égalitarisme et de méritocratie, et de comprendre le rôle joué par les appartenances sociales des acteurs.

  • Sont également prises en compte dans l'étude les conséquences psychosociales des discriminations dans différents contextes (scolaire, éducatif, professionnel...) : sensibilité à l'injustice et rapport aux valeurs. Ces expériences peuvent renforcer le sentiment d’injustice concernant le fonctionnement de la société dans laquelle les jeunes évoluent. Le cadre éducatif est particulièrement important dans la construction de ce sentiment et sur les priorités des valeurs qui peuvent en découler.

  • Enfin, la question du « dire ou ne pas dire les discriminations » se pose en tant que véritable enjeu. Le fait de dire aux autres que l’on est victime de discrimination est un choix qui ne va pas de soi. Notre hypothèse est qu’endosser le rôle de la victime est une démarche difficile car elle implique une prise de conscience de sa propre différence, de ses stigmates et vulnérabilités et oblige à reconsidérer l’image de la société par rapport à ses premières représentations et croyances. Il s’agit également d’accepter de faire partie, parfois soudainement et de manière inattendue voire récalcitrante, du groupe social « auquel la discrimination nous renvoie ». Dans le cadre de ce volet, on interroge les conditions sociales et psychosociales qui favorisent ou interdisent l’expression publique de ce sentiment, en l’occurrence : que signifie « dire » ou « ne pas dire » son « expérience de discrimination » ? Quel rapport existe-t-il entre les valeurs mises en avant et le fait de parler ou se taire ? Quel est le rôle joué par les appartenances sociales des acteurs ?

MÉTHODE

La genèse des discriminations et le fait de dire ou de ne pas dire ont été étudiés au moyen d’entretiens semi-directifs (N=30) avec des jeunes âgés entre 18 et 25 ans. L'analyse des données a été effectuée selon les principes de la grounded theory. Les conséquences psychosociales des expériences de discrimination ont été évaluées au moyen de différents questionnaires : mesures de discrimination perçue, questionnaire de sensibilité à l'injustice et principes de justice valorisés, questionnaire de priorités de valeurs, questionnaire sur les attitudes degré d’orientation à la dominance sociale (indicateur d’attitudes discriminatoires). Les données sont saisies et des analyses statistiques doivent être effectuées.
 

Interdisciplinarité et partenariats


RESPONSABLES DU PROJET
CHERCHEURS ET LABORATOIRES PARTENAIRES

  • Alessandro Bergamaschi, Jean-Luc Primon, Valérie Erlich, Catherine Blaya, Yvan Gastaut, Iman Ben-Lakdhar, Romane Blassel, Alban Fournier (URMIS - Unité de Recherche Migrations Sociétés)

  • Nathalie Pantaléon, Marilena Bertolino, Christine Bonardi, Dirk Steiner, Christine Chataigné (LAPCOS - Laboratoire d'Anthropologie et de Psychologie Cognitives et Sociales)

  • en lien avec le GREDEG - Groupe de recherche en droit, économie et gestion (Eve Saint-Germes)

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Résultats et valorisation


Le projet s'est donné lieu à une Journée conclusive du projet IDEX Genèse et Expériences des DIScriminations (GEDIS)  qui s'est tenu le vendredi 10 décembre 2021 à Nice, co-organisée par le LAPCOS, l'URMIS et le GREDEG (programme).

Le projet a permis de générer un dialogue interdisciplinaire « sociologie – psychologie sociale », ainsi que de consolider des relations entre les laboratoires URMIS, LAPCOS et LEST.
 

Publications
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Conférences
Diffusion de la recherche

Ce projet GEDIS a bénéficié du regard de l'artiste photographe Lynn S.K. dans le cadre du projet de l'Académie 5 d'exposition "Regards photographiques sur la recherche".

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Annexes

Présentation de premiers résultats

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