Étude des relations réciproques entre quantité/qualité du sommeil et capacités socio-cognitives chez l’adulte jeune en population générale (SleepSoCog)

CONTEXTE

Les troubles du sommeil sont de plus en plus importants dans les sociétés contemporaines et sont associés à de nombreux problèmes de santé, aussi bien au plan physique que mental (p. ex. anxiété, dépression). L’étude des liens entre sommeil et fonctionnement mental est donc un enjeu à la fois fondamental et de santé publique.

Alors qu’il existe de nombreuses études sur l’impact de la quantité/qualité du sommeil sur les processus neurocognitifs comme la mémoire ou l’attention, très peu d’études se sont intéressées aux liens potentiels entre le sommeil et la cognition sociale, c’est-à-dire les processus cognitifs (p. ex. reconnaissance des émotions, mentalisation, empathie, biais d’attribution) sous-tendant des relations inter-individuelles et donc le fonctionnement social des individus.

On connait par ailleurs les liens existants entre sommeil et niveau d’anxiété et de dépression, lesquels peuvent également influencer la cognition sociale.
 

OBJECTIFS

L’objectif principal est d’identifier et caractériser les relations potentiellement bi-directionnelles entre la quantité/qualité du sommeil et les capacités en cognition sociale avec un équipeement qui rend plus facile l’enregistrement du sommeil classiquement réalisé par un enregistrement polysomnographique intrusif et coûteux.

MÉTHODE

La méthode d'enquête est expérimentale et comporte plusieurs volets (environ N = 50 adultes jeunes non-pathologiques) :

1. - Enregistrement de plusieurs nuits de sommeil consécutives avec le le dispositif d’enregistrement puis extraction de données pertinentes (p. ex. durée de chaque stade, réveils)
2. - Questionnaires auto- et hétéro-rapportés sur a) la qualité du sommeil, b) les capacités de cognition sociale (reconnaissance des émotions faciales, empathie, biais d’attribution), c) le niveau et les traits d’anxiété sociale et généralisée, d) les traits de dépression
3. - Tâches expérimentales de cognition sociale au format papier-crayon et informatisées (p. ex. capacité d’attribution d’intentions)

Des résultats préliminaires (N = 38) prometteurs ont été obtenus, par exemple, un lien direct entre la durée du sommeil paradoxal et les capacités de théorie de l’esprit affective, indépendamment des capacités de flexibilité cognitive.

Le projet nécessite le recrutement, les passations expérimentales de nombreux participants ainsi que le traitement statistique de nombreuses variables expérimentales. Sur ces différentes étapes, des étudiants de différentes formations UCA ont été et continuent d’être impliqués : le master Neuropsychologie et Psychopathologie Cognitive (NPC, rattaché à l’EUR HEALTHY) et le MSc Mod4NeuCog (rattaché à l’Institut NeuroMod). À ce jour, sept étudiants de M1 et huit étudiants de M2 ont été ou sont encore impliqués dans le projet dans le cadre de leur mémoire de recherche. Notamment, quatre M2 NPC ont d’ores et déjà soutenu leur mémoire. Ainsi, ce projet participe au fonctionnement et à la collaboration de deux formations d’Université Côte d’Azur, mais aussi la collaboration entre les deux laboratoires de rattachement des porteurs du projet (LAPCOS, BCL).

Par ailleurs, une réunion avec des médecins et neuropsychologues du Centre du Sommeil du CHU Pasteur a eu lieu dans l’optique d’une collaboration portant sur les aspects et les perspectives cliniques du projet.