La tempête Alex et la disparition des défunts à Saint-Dalmas de Tende

En quelques mots

« Ma famille est dans la rivière » : les regards croisés de la géographie et de l’anthropologie se portent sur la mémoire sociale et spatiale d’un territoire à l’égard des défunts et des éléments funéraires emportés par le passage de la tempête Alex qui a dévasté la vallée de la Roya.

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Stage environné de Master de l'Axe 2

DATE : 2022

RESPONSABLE : Agnès Jeanjean, LAPCOS, EUR ODYSSÉE

DISCIPLINE : anthropologie, archéologie, géographie

MOTS-CLÉS : tempête Alex, reconstruction des territoires, anthropologie des catastrophes naturelles, ruralité, cimetière, relations hommes/environnement, transition climatique, résilience, Roya

Description du projet


CONTEXTE

La tempête Alex a ravagé en octobre 2020 trois vallées des Alpes-Maritimes (la Vésubie, la Tinée et la Roya), emportant en partie deux cimetières, à Saint-Martin-Vésubie et à Saint-Dalmas de Tende où 150 tombes ont disparu.
Cette situation interroge :

  • la mémoire sociale et spatiale, ancrées dans un territoire
  • les relations entre hommes et milieux naturels, les façons de penser la nature et les phénomènes climatiques contemporains
  • la place des morts et des vivants, la place du symbolique
  • la manière dont un territoire et une société ont la capacité (ou pas) à intégrer un tel choc

Une association locale a exprimé la demande sociale d'une recherche sur l’événement et ses effets pour accompagner les reconstructions mais également ré-inscrire passé, présent et futur dans une continuité. Cette recherche participative rejoint et appuie les études menées sur la tempête Alex à Université Côte d'Azur.

OBJECTIFS

Ce projet mobilise une approche pluridisciplinaire et diachronique de ce territoire et de l’évènement qui l’a frappé, du traitement de la mort et des défunts, des effets sociaux de la catastrophe naturelle et des reconstructions, et des mécanismes consécutifs de résilience individuelle et territoriale.

MÉTHODE

La recherche est menée de façon inductive : une enquête exploratoire, pour faire émerger des hypothèses structurantes, préparant une enquête systématique qualitative.

Elle implique différents modes de recueil de données :

  • recueil et analyse de documents locaux et d’archives administratives et personnelles
  • entretiens semi-directifs avec des habitants et des acteurs locaux
  • recueil de récits de vies auprès d’usagers du cimetière
  • observations et relevés sur le cimetière pour partie emporté

La démarche diachronique permet de porter attention aux temporalités, à la mémoire sociale et aux formes de résilience : avant, pendant et après la tempête.

Interdisciplinarité et partenariats

RESPONSABLES DU PROJET

Ce projet de recherche est mené dans le cadre d'un stage environné de master en 2022-2023, encadré par :

  • Agnès Jeanjean, anthropologue, professeure des universités en ethnologie au Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (LAPCOS), EUR ODYSSÉE
  • Karine Emsellem, géographe au laboratoire Étude des structures, des processus d’adaptation et des changements de l’espace (ESPACE)

de Daphné Mastchenko, en Master 2 Sciences Sociales parcours Anthropologie des techniques et des innovations sociales. Elle participe à la phase exploratoire, réalise des entretiens semi-directifs ainsi que des récits de vies avec des habitants et usagers du cimetière, et dépouille des documents d’archives.

logos lapcos espace
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CHERCHEURS ET LABORATOIRES PARTENAIRES

  • Ce projet de recherche  implique aussi Philippe Hameau, Anthropologue-archéologue au LAPCOS.
  • L'Association "Remontons la Roya" (Breil-sur-Roya) a été à l'origine de la demande sociale et est le partenaire local du projet de recherche participatif.
  • Le projet est soutenu par l’axe 4 de la MSHS Sud-Est.

Résultats et valorisation

Ce projet débute à l'automne 2022 et est prévu sur deux années.
La première phase d’enquête est essentiellement ethnologique.
Des observations de terrain, l'analyse de documents et un recueil de paroles en situations, ainsi que seize entretiens longs semi et non directifs, permettent déjà de relever des réponses collectives et des dispositifs individuels, plus ou moins pérennes et formalisés.
Daphné Mastchenko a obtenu la mention très bien à son mémoire de recherche M2 anthropologie ATIS. 

SUITE

Le projet se prolonge après le stage environné de master, par une deuxième phase d’enquête et en 2024 par des restitutions et publications.
Il a vocation à être élargi à d’autres disciplines : psychologie, arts, histoire, et de déboucher sur des projets de thèse.

Conférences
  • Mastchenko, D., Jeanjean, A. (2023, 14 avril). Ma famille est dans la rivière. Tempête Alex : la disparition des défunts à Saint Dalmas de Tende. Communication orale présentée dans la Journée thématique de l’académie 5 Axe 2 « Changements individuels, sociétaux, économiques et organisationnels en interaction avec l’environnement », MSHS-SE, Nice.- Voir la présentation ci-dessous

  • Jeanjean, A., Mastchenko, D. (2023, 8 et 9 novembre). Ma famille est dans la rivière. Les morts et la rivière après la tempête Alex et la destruction (par les eaux) du cimetière de Saint Dalmas de Tende. Communication orale présentée dans les Journées d’étude « Mettre en jeu nos relations aux fleuves : éprouver, dire, rêver », organisées par B. Joinnault, MSHS-SE, Nice.

  • Jeanjean, A., Mastchenko, D. (2023, novembre). La disparition des défunts. ¼ d’heure connecté, MSHS Sud-Est [en ligne]. 

Annexes

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