Social and environmental dynamics in interior Alaska at the Late Pleistocene-early Holocene transition - the contribution of Archaeobotany (ALPHA)

En quelques mots

Ce projet explore les coévolutions entre les processus adaptatifs des sociétés préhistoriques et le développement de la végétation ligneuse, en Alaska entre 14000 et 9000 ans a.e.c. (époque des premiers peuplements, chasseurs-cueilleurs).

Stage environné de Master de l'Axe 2

DATE : 2022

RESPONSABLE : Auréade Henry, CEPAM, EUR ODYSSÉE

DISCIPLINE : archéologie préhistorique, archéobotanique, préhistoire, paléoenvironnement

MOTS-CLÉS : peuplement de l’Amérique, forêt boréale, Alaska, paléoethnobotanique

Description du projet


CONTEXTE

La nature des liens que les sociétés humaines ont tissés avec leur milieu est une question centrale pour la compréhension de leur organisation économique, culturelle et sociale.
Centré sur les premiers peuplements de l’Alaska, le projet ALPHA explore les coévolutions entre les processus adaptatifs des sociétés préhistoriques et le développement des écosystèmes forestiers, d'une toundra arbustive très pauvre en ressources ligneuses à la fin du Tardiglaciaire à la forêt boréale du début du Postglaciaire.
Longtemps ignorée dans ces contextes, la contribution de l’archéobotanique est pourtant décisive pour dresser un tableau des modes de vie de ces sociétés de chasseurs-cueilleurs évoluant dans des environnements en pleine mutation.
II s’agit donc de préciser la nature de ces rapports et leurs évolutions à travers la collecte de données primaires (charbons de bois, graines et autres macrorestes, phytolithes) issues d’opérations archéologiques menées sur deux sites stratifiés étudiés de manière interdisciplinaire : Shèg Xdaltth’i (Tanana Flats) et Little Panguingue Creek (Healy).

OBJECTIFS

Le projet ALPHA propose de transformer radicalement nos connaissances sur les rapports entre plantes et sociétés arctiques et subarctiques, en étudiant les rapports entre peuplement humain et développement de la végétation ligneuse en Alaska à travers la collecte de données en archéobotanique.

MÉTHODE

Le projet ALPHA couvre une triple problématique :

  1. les coévolutions entre développement de la végétation - avancée humaine
  2. les liens entre le milieu végétal local et les schémas d'implantation
  3. les relations humains-plantes

Les sédiments sont prélevés à la fouille par la mission Alaska française pour en extraire les macro- et les microrestes végétaux, lesquels sont identifiés, photographiés et quantifiés et font l’objet de restitutions paléoécologiques et/ou paléoéconomiques. Le croisement des résultats obtenus avec ceux issus des autres disciplines archéologiques et paléoenvironnementales dans un effort résolument transdisciplinaire aboutit à mieux comprendre la nature des occupations anciennes et les activités qui s’y sont déroulées au fil du temps, ainsi qu'à détecter les éventuelles continuités et ruptures socio-environnementales.

ALPHA image
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La stagiaire se consacre à l’étude du site de Little Panguingue Creek (LPC-Healy). Après une recherche bibliographique associée à la production d’une base de données et d’un SIG, elle participe aux fouilles estivales en 2023 pour le recueil de matériel archéobotanique et la réalisation de collections de référence de charbons et de graines. L'étude de ce matériel anthracologique, portant sur l’environnement et l’économie végétale incluant les résultats carpologiques, est la base du mémoire de M2 en 2024.
 

Interdisciplinarité et partenariats

Ce projet est adossé à un programme existant (mafAK/PalethnoAK) et bénéficie d'un co-financement (Institut polaire Paul-Emile Victor et Mission Archéologique Française en Alaska) pour les dépenses liées aux travaux de terrain.

RESPONSABLES DU PROJET

Ce projet de recherche est mené dans le cadre d'un stage environné de master en 2022-2024, encadré par :

  • Auréade Henry, spécialiste en archéobotanique et anthracologie, chargée de Recherches CNRS au CEPAM, EUR ODYSSÉE, Université Côte d'Azur
  • Yan Axel Gomez Coutouly, chargé de recherches CNRS à l'ARCHAM (Archéologie des Amériques), Paris, responsable de la mission archéologique française en Alaska

d'Axelle James, étudiante en Master Sciences de la Terre et des Planètes, Environnement, parcours Préhistoire, Paléoenvironnement et Archéosciences (Université Côte d'Azur).

 
logos espace ALPHA
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CHERCHEURS ET LABORATOIRES PARTENAIRES

Ce projet s'appuie aussi sur des compétences présentes au sein du CEPAM : Antoine Pasqualini (BDD), Gourguen Davtian (SIG) et Alain Carré (archéobotanique).

PARTENARIATS INTERNATIONAUX

  • La partie formation en carpologie est assurée à  l'Universitat de València (ESPAGNE), avec Carmen María Martínez Varea, post-doctorante au Departament de Prehistòria, Arqueologia i Història Antiga, et sous la supervision du directeur du groupe de recherche PREMEDOC, Valentin Villaverde Bonilla.
  • Le projet ALPHA qui porte sur deux sites fouillés et étudiés est aussi adossé à une collaboration avec les Universités du Kansas et du Colorado (ÉTATS-UNIS).
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Résultats et valorisation

Ce projet débute à l'automne 2022 et est prévu sur deux années du Master avec l'étudiante impliquée.
Les premières étapes engagées sont la mise en place de la base de données végétation & sites archéologiques, le tri des macrorestes botaniques et l'étude anthracologique.

Axelle James a soutenu son mémoire de Master M1.

Fouilles à Little Panguingue Creek (avec Aureade Henry, Yan Axel Gómez Coutouly et Axelle James),
été 2023 [cliché © MafAK]
Alpha-fouilles2023
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SUITE

Les étapes suivantes et programmées sont le développement d'une méthodologie de terrain adaptée au site et au matériel, l'incrémentation d'un référentiel bois et graines propre à l'Alaska, afin d'obtenir des résultats archéobotaniques inédits et engager une réflexion palethnobotanique sur les liens croisés entre évolution de la végétation, implantations humaines et plantes collectées.
ALPHA bénéficie aussi des avancées méthodologiques du programme de recherche PANOPLI, dont l’objectif est d’aller plus loin dans l’interprétation paléoenvironnementale et paléoéconomique des restes archéobotaniques issus de milieux de toundra.

Publications

À venir

  • Une publication collective en 2024 sur le site de Little Panguingue Creek dans une revue internationale à comité de lecture.

  • Henry A., Martínez Varea C., Graf K.E., Teten’kin A. V. Préparation d’un chapitre dans l’ouvrage collectif “Habiter l’Arctique” : Habiter la toundra au Pléistocène : les plantes, le bois et le feu (contribution attendue en 2024).

Rapports de recherche

  • Archéobotanique à Little Panguingue Creek: du protocole d’enregistrement à l’étude des macrorestes. In: Y. A. Gómez Coutouly en collaboration avec A. Henry, K. E. Graf, T. Goebel, C. Hamon, D. Massiliani, C. M. Martínez Varea (2023). Little Panguingue Creek (HEA-038). Rapport de fouilles 2023 pour le Ministères de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) : 24-27.

Conférences
  • Claire Alix, Auréade Henry. Challenges and potential of anthracology in low diversity arctic and subarctic contexts. International Workshop "Anthracology Worldwide, diversity of contexts and environments: Applications, limits and advances", Elysandre Puech; Auréade Henry; Lydie Dussol, Dec 2022, Nice, France (hal-04223022)

  • Henry, A. (2023, 14 avril). Communication orale lors de la Journée d'études "Les contributions des SHS aux études sur l’environnement : Restitutions de projets et perspectives de recherche". - Voir la présentation ci-dessous

  • Intervention en séminaire de Y. A Gómez, Microblade technology in Alaska and the Little Panguingue Creek site, Université de Sapporo (Japon), juillet 2023

Diffusion
  • Venue d’une équipe de tournage sur la fouille de Little Panguingue Creek dans le cadre d’un documentaire sur le peuplement de l’Amérique (sortie décembre 2023, France 5)

Annexes

Alpha page garde
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