La disparition des défunts - Le cimetière de Saint Dalmas de Tende après la tempête Alex

En quelques mots

Le projet vise à comprendre les mécanismes selon lesquels une communauté rurale fait face à un évènement climatique et recompose ses pratiques et ses rites funéraires, sa mémoire et son territoire, afin de rendre ce dernier « habitable », en analysant les changements comportementaux opérés par la population de deux communes de la vallée de la Roya (Saint-Dalmas-de-Tende et Saint-Martin-Vésubie) après la tempête Alex en octobre 2020 qui a, en grande partie, détruit leur cimetière.

Projet de recherche de l'Axe 2

DATE : 2024

RESPONSABLE : Agnès Jeanjean, LAPCOS, EUR ODYSSÉE

DISCIPLINES : ethnologie-anthropologie, géographie

MOTS-CLÉS : tempête, morts, vivants, territoire, résilience, habitabilité, recherche participative

Description du projet


CONTEXTE

En octobre 2020, la tempête Alex a en partie emporté deux cimetières : l’un à Saint Martin- Vésubie et l’autre à Saint-Dalmas-de-Tende. À Saint-Dalmas, 150 tombes ont disparu. La tempête en emportant les cercueils, les corps, a brouillé les temporalités, les frontières entre les espaces des morts et ceux des vivants et a bouleversé les représentations de la « nature » et du paysage.
Des dispositifs individuels sont déployés, plus ou moins pérennes, plus ou moins formalisés, ainsi que des réponses collectives. L’événement révèle et, tout à la fois, bouleverse les rites funéraires. La destruction du cimetière bouleverse également la construction des mémoires individuelles et collectives, locales ou familiales, et l’organisation spatiale du village.

L'étude l'explore sous différentes dimensions :
  • les tensions politiques et constructions identitaires, liée à la situation du cimetière
  • les dispositifs temporaires qui transforment les pratiques funéraires et les espaces
  • les transformations plus pérennes
  • les relations à l’environnement, à la rivière, aux évènements climatiques

Les individus, le territoire et les restes sont ainsi confrontés dans une démarche à la croisée de trois disciplines : ethnologie-anthropologie, géographie et archéologie.
 

OBJECTIFS

Ce travail vise à porter sur ce territoire, sur le cimetière et les pratiques funéraires, un regard anthropologique, géographique et archéologique afin de suivre la façon dont les acteurs locaux et les habitants donnent forme et sens à cet évènement, à ces pertes : comment une population, touchée par une catastrophe naturelle ayant détruit les lieux d’inhumation, réagit-elle, opère-t-elle des changements individuels, collectifs, donne sens et se réapproprie les lieux meurtris ?
Après une première phase de recherche (observations de terrain et une quarantaine d’entretiens libres), cette seconde phase concerne à présent la dimension participative et comparatiste de la recherche. Le projet a deux objectifs : restituer les recherches auprès des habitants et mener une enquête comparative auprès des habitants de Saint-Martin-Vésubie.
 

MÉTHODE

Cette seconde phase a une double dimension: participative et comparatiste :

  • démarche participative parce que le projet propose d’organiser une journée de restitution des travaux auprès des habitants de Saint-Dalmas-de-Tende en lien avec l’association « Remontons la Roya » (focus groupe et entretiens collectifs)

  • perspective comparatiste car le projet vise à mener cette fois des observations et des entretiens semi-directifs auprès des habitants de l’autre village touché par la destruction d’un cimetière : Saint-Martin-Vésubie

Interdisciplinarité et partenariats


L’étude a pour origine une demande sociale et est menée en collaboration avec l’association Remontons la Roya.
Une étude exploratoire du territoire de Saint-Dalmas-de-Tende a été réalisée en 2022-2023 dans le cadre d’un stage environné de Master, dirigé par la responsable du projet, et soutenu financièrement par l’Académie 5. Trois communications orales et une restitution lors de la Journée thématique de l’axe 2 de l’Académie 5 ont été menées à l’issue de l’étude.
Cette recherche développe une dimension interdisciplinaire (ethnographie, anthropologie, archéologie et géographie).
 

RESPONSABLE DU PROJET

  • Agnès Jeanjean, professeure des universités en ethnologie, Laboratoire d'anthropologie et de psychologie cliniques, cognitives et sociales (LAPCOS), Université Côte d'Azur

CHERCHEURS ET LABORATOIRES PARTENAIRES

  • LAPCOS - Philippe Hameau, archéologue, maître de conférences en anthropologie culturelle

  • Étude des Structures, des Processus d'Adaptation et des Changements de l'Espace (ESPACE) - Karine Emsellem, maître de Conférences en géographie humaine

  • Maison des Sciences de l'Homme et de la Société Sud-Est (MSHS Sud-Est), Axe 4 - Territoires : construction, usages, pouvoirs

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Résultats et valorisation

Publications
  • À venir