Politiques publiques du religieux, État et laïcité (PoREL)

En quelques mots

Ce projet de recherche vise à cartographier la mise en œuvre des politiques publiques du religieux à l’échelle de différents territoires au Sénégal, d'analyser les modalités d’intervention de l’État et de questionner la laïcité et la légitimité de l’État dans des espaces religieux en mutation.

Projet de recherche de l'Axe 2

DATE : 2023

RESPONSABLE : Rania Hanafi, URMIS, EUR ODYSSÉE

DISCIPLINES : sciences de l’éducation, sociologie, droit, histoire, géographie

MOTS-CLÉS : territoire, État, politique publique du religieux, laïcité

Description du projet


CONTEXTE

Loin d'observer une sécularisation et un effacement du religieux, dans un contexte d’élévation du niveau d’éducation, des techniques, des savoirs, etc., il est observé sa résurgence depuis les années 1990. Ce projet s'attache à analyser ce phénomène au Sénégal dans la perspective à plus long terme d’une recherche comparative avec la France et la Côte d’Ivoire.
Si la constitution du Sénégal stipule que le pays est une république laïque, l’État y a initié depuis 2000 des réformes politiques destinées à promouvoir le religieux, dans un contexte de revendications identitaires et de mutations de l’espace religieux : introduction de enseignement coranique dans les écoles ; plus récemment, sur le patrimoine et la modernisation des villes et cités religieuses.
La problématique de la laïcité définie et entendue de façon diverse et parfois opposée, voire conflictuelle, est devenue au fil du temps un enjeu social et politique, et un objet d’attention.


OBJECTIFS

Ce projet scientifique s’intéresse à la gestion du pluralisme religieux par le biais d’un questionnement sur les « politiques publiques du religieux » et leurs mises en œuvre par l’État, et en explore les enjeux à différentes échelles territoriales, en proposant un focus sur le Sénégal.


MÉTHODE

Le terrain de ce projet est circonscrit à un échantillon de territoires ciblés par les actions publiques du religieux par l’État sénégalais afin d’en apprécier les effets sur le terrain (rencontres et enquêtes auprès de responsables administratifs, politiques, religieux, éducatifs... ) :

  • constitution d'une base de données cartographique, en collaboration étroite avec les géographes de l’équipe qui ont développé une réflexion sur le lien entre "faits religieux et politiques territoriales"

  • modéliser les politiques publiques du religieux (villes religieuses, cités religieuses et espaces scolaires comprenant le formel et l’informel)

  • montrer le cas échéant les adaptations, ajustements selon les contextes et les spécificités territoriales pour cerner le rapport de l’État aux religions et à la laïcité par un regard croisé

L'interdisciplinarité du projet s'appuie sur :

  • une rencontre des membres du réseau et présentation des activités programmatiques du terrain de l’enquête (en distanciel)

  • trois ateliers (distanciel et présentiel) présentant les activités, impliquant les doctorants et étudiants de Master

  • une journée de restitution (en hybride) à Nice

La méthodologie de la mise en œuvre fait ainsi l’objet de plusieurs ateliers de travail avec les collègues du projet et des étudiants (doctorants et étudiants en masters) des différentes universités partenaires, en distanciel et en présentiel, sur la constitution de la base de données cartographique, le questionnement par une approche pluridisciplinaire des catégories employées (par ex. « territoire ») et la déontologie de la recherche et la protection des données issues du terrain.
 

Interdisciplinarité et partenariats


Ce partenariat international s'inscrit dans une collaboration interdisciplinaire entre laboratoires de géographie et sociologie au SÉNÉGAL, histoire et sociologie en CÔTE D'IVOIRE, et en France, science de l’éducation, droit et sociologie.

RESPONSABLES DU PROJET

  • Rania Hanafi, URMIS, IRD, CNRS, Université Côte d’Azur et Université de Paris, responsable pédagogique du Diplôme d'université « Droit, laïcité, religions et société », responsable pédagogique du Master MEEF Encadrement éducatif CPE à l’INSPÉ de Nice

  • Mamadou Bouna Timera , PU Assimilé, Inspecteur Général de l’Éducation et de la Formation, directeur du LABOGEHU, UCAD - Dakar (SÉNÉGAL)

  • Christophe Tukov , MCF associé en Droit, CERDACFF, EUR LexSociété, Université Côte d’Azur

PARTENAIRES DU PROJET

  • CERDACFF (Centre d'études et de recherche en droit administratif, constitutionnel, financier et fiscal), Université Côte d’Azur

  • URMIS (unité de recherches migrations et société), Université Paris Cité - Mahamet Timera, PU

  • LACES (laboratoire Cultures–éducation–sociétés), Université de Bordeaux - Jean-François Bruneaud, MCF

PARTENARIAT INTERNATIONAL

  • LABOGEHU (Laboratoire de géographie humaine), UCAD - Université Cheikh Anta Diop - Dakar (SÉNÉGAL) - Momar Diongue, MCF et Same Bousso, Inspecteur des daaras de l'Éducation, Inspection d’Académie de Touba, docteur en islamologie (Touba)

  • LAASSE (Laboratoire de sociologie économique et d’anthropologie des appartenances symboliques du Département d’histoire), UFHB - Université Félix Houphouët Boigny - Abidjan (CÔTE D'IVOIRE) - Drissa Kone, MCF

  • LERISSH (Laboratoire d’études et de recherches interdisciplinaires en sciences sociales et humaines), UFHB - Université Félix Houphouët Boigny - Abidjan (CÔTE D'IVOIRE) - Caroline Soro Foudienguy, assistante enseignante- chercheuse en sociologie

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Résultats et valorisation

Un Erasmus+ entre UniCA (Nice) et UCAD (Dakar) a été mis en place à partir de l'automne 2024 : des mobilités entrantes et sortantes pour le personnel administratif et les étudiants seront prévues.


ANNEXES