En quelques mots
Le projet RadioRAG vise à réaliser un recensement des données présentes dans les archives et dans la presse (programmes des émissions radio dans la presse spécialisée) des enregistrements et diffusions radiophoniques du Futurisme en France et en Italie à partir des années 1920-1930.
Projet de recherche de l'Axe 3
DATE : 2022
RESPONSABLES : Serge Milan, LIRCES, Barbara Meazzi, CMMC, et Jean-François Trubert, CTELA, EUR CREATES
DISCIPLINES : littérature, musique, philosophie
MOTS-CLÉS : voix, radio, avant-gardes, néo-avant-gardes, création radiophonique
Description du projet
CONTEXTE
La voix possède un statut privilégié comme puissant marqueur social et corporel, représentant un enjeu de domestication et de pouvoir. Elle est aussi l’un des médiums les plus intéressants en termes de communication, de sens, et surtout, d’incarnation d’une pensée créatrice.
La pratique de la déclamation des poèmes et de la conférence publique est très courante dès la fin du XIXe siècle. De nombreux artistes et poètes, ayant ensuite participé aux aventures des avant-gardes, ont l’habitude de parler en public. Filippo Tommaso Marinetti, par exemple, conférencier-poète fondateur du futurisme en 1909, est autorisé à déclamer publiquement son poème "Le vieux marin" devant Sarah Bernhardt.
Autour de 1913, l’idée d’utiliser les "nouvelles technologies" pour enregistrer sur disque des poèmes est exprimée au sein du futurisme. Une certaine idée de poésie sonore et radiophonique ou sur disque commence à se diffuser chez un certain nombre d’auteurs d’avant-garde dans les années 1920-1930 : créations et réflexions sur l'art phonique et la radio, par diffusion ou enregistrement. Les archives de certains artistes ont gardé la trace manuscrite ou dactylographiée de ces discours-conférences ou de ces déclamations de poèmes ; des photos, qui nous parlent de la réception, des enregistrements, parfois la presse nous restitue les comptes rendus de ces discours/performances.
Il n’existe encore aucune étude systématique de ces enregistrements ou du cheminement intellectuel qui les sous-tend, et des enjeux créatifs de la déclamation et de la déclamation radiophonique.
L’étude des débuts de la radiophonie avant-gardiste renvoie donc à la fois esthétiquement et anthropologiquement à la genèse de l’homme nouveau dont les avant-gardes, et le Futurisme en particulier, ont été parmi les premiers promoteurs. Revenir sur les prémisses conceptuelles de cette anthropogenèse permet d’en étudier tout particulièrement la fortune dans le mouvement transhumaniste contemporain.
OBJECTIFS
Les mots en liberté et certains manifestes futuristes étaient déclamés au cours de soirées futuristes plus ou moins agitées, dès 1913 ; ce n’est que plus tardivement, cependant, que Marinetti et les futuristes songent à enregistrer certaines déclamations.
Ce projet vise l’étude de la création, de la technologie radiophonique et de la diffusion artistique, focalisée sur les années 1920-1930 puis 1950-1970.
MÉTHODE
Dans le cadre d'une recherche plus ample et comme préalable, il s'agit de traiter des sources et/ou d'archives (INA, Teche RAI) pour recenser les données existantes (photos, textes écrits, programmes recensés dans les publications spécifiques, identification et récupération des enregistrements) pour constituer une base de données d'étude raisonnée et spécifique.
Ce projet est une émanation de l’ORA - Observatoire des Révolutions Artistiques, créé au lancement du projet RAG – Relire les Avant-Gardes (soutenu par l'Académie 5).
Interdisciplinarité et partenariats
Ce projet met en en lumière les conditions intellectuelles, culturelles et historiques d'une des origines idéologiques du transhumanisme, par une approche transdisciplinaire articulant sciences dures (notamment la cybernétique) et sciences humaines (littérature et arts, anthropologie et philosophie).
RESPONSABLES DU PROJET
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Serge Lorenzo Milan, agrégé , maître de conférences en langue, littérature et civilisation italiennes, LIRCES (Laboratoire Interdisciplinaire Récits, Cultures et Sociétés), Université Côte d'Azur
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Barbara Meazzi, professeure de littérature et civilisation italiennes, CMMC (Centre de la méditerranée moderne et contemporaine), Université Côte d’Azur
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Jean-François Trubert, professeur des universités en musicologie, CTELA (Centre transdisciplinaire en épistémologie de la littérature et des arts vivants), directeur du XR2C2, Université Côte d’Azur
Résultats et valorisation
Ce travail peut venir enrichir la plateforme HyperMarinetti (Programme de Recherches Avancées porté par Barbara Meazzi).
Les résultats de ce projet sont croisés avec ceux du projet "La voix des femmes : les femmes conférencières" porté par Barbara Meazzi et Magali Guaresi (BCL), notamment pour les enregistrements radiophoniques de "femmes" intellectuelles, poétesses et écrivaines engagées.
SUITE
La suite du projet comporte de croiser cette recherche avec les travaux menés au sein du projet XR2C2 (par exemple à l'occasion de résidences de création de poésie immersive)
- Publications
à venir