Save our soils (SOS)

En quelques mots

Ce projet de recherche s'intéresse au problème de la perte des terres agricoles suite à l'extension urbaine et périurbaine en France, à travers des études de cas et l'élaboration de scénarios-modèle d'occupation des sols, de leur imperméabilisation et du niveau d'espaces verts urbains, ceci en rapport avec les politiques publiques territoriales.

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Projet de recherche de l'Axe 2

DATE : 2022

RESPONSABLE : Dennis Fox, ESPACE

DISCIPLINES : géographie humaine et physique

MOTS-CLÉS : artificialisation, urbanisation, protection des sols, risques naturels

Description du projet


CONTEXTE

La croissance urbaine représente un défi mondial majeur du 21e siècle, car l’expansion des villes s’accélère à un rythme sans précédent et cette croissance se fait principalement aux dépens des sols agricoles.
Après le projet de recherche La Protection des Sols Agricoles en France en 2021, soutenu par l'Académie 5, qui avait pour objet de quantifier la perte des sols agricoles au profit des surfaces artificialisées en France, il s'agit à présent d’utiliser des techniques numériques de simulation de l’évolution de l’occupation du sol, afin de quantifier l’impact de différentes stratégies d’aménagement sur la perte des sols agricoles, mais aussi sur les modes d'occupation urbaine (espaces verts, imperméabilisation des sols) : promouvoir la densification de l'habitat contre l'étalement urbain et l’artificialisation des sols peut en effet en retour aggraver les conséquences en ville du réchauffement climatique (inondations, ilots de chaleur urbains).

OBJECTIFS

Ce projet a pour objet de comparer les taux d’artificialisation de villes avec une politique forte de protection des sols agricoles avec ceux de villes pour lesquelles cette protection n’est pas prioritaire, d'explorer les contradictions qui se créent suite à une stratégie de protection des sols agricoles et de les quantifier. Ceci par l'élaboration de modèles de simulation de l’évolution de l’occupation du sol pour quantifier les dynamiques de transition historiques et simuler des scénarios futurs.

MÉTHODE

Le projet se décompose en 4 étapes :

  1. - l’identification de villes avec et sans stratégie de protection en contextes urbains et agricoles similaires
  2. - la quantification et comparaison des évolutions historiques (2000-2018) de ces villes
  3. - la simulation numérique de scénarios d’évolution différentes : même tendance que l’historique, densification de l’habitat et extension vers des zones plus loin sur des sols moins fertiles
  4. - la quantification et comparaison des impacts sur la perte des sols agricoles, le taux d’imperméabilisation et la perte d’espaces verts en ville.

L’impact des scénarios sur les déplacements et temps de trajets (production de CO2) peut aussi être exploré.
Les données sont principalement celles de Corine Land Cover avec un complément d’exploitation d’imagerie satellitaire et un Modèle Numérique de Terrain (25 m). Les modélisations de scénarios seront faites avec 2 modèles : SLEUTH et LCM du logiciel Terrset.

Interdisciplinarité et partenariats

L’analyse du rôle des politiques territoriales dans la protection des sols agricoles et dans le renforcement de la résilience alimentaire du territoire fait l’objet de la thèse en cours d’Andrea Lulovicova.

RESPONSABLE DU PROJET

  • Dennis Fox, professeur de géographie, Laboratoire ESPACE (Étude des structures, des processus d’adaptation et des changements de l’espace), Université Côte d'Azur

PARTENARIATS

Collaborent au sein du laboratoire ESPACE, Dennis Fox, spécialiste des risques naturels, Matteo Caglioni (maître de conférences), spécialiste de la modélisation, et Andrea Lulovicova (doctorante), de l’autonomie alimentaire.
Le projet s'appuie sur des stages de M1 de Géographie, Environmental Hazards and Risks Management.

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Résultats et valorisation

Les travaux ont d'abord identifiés les dynamiques à l'œuvre dans 42 villes françaises (de 30000 à 150000 habitants), dont un tiers ont un engagement dans une  forme de PAT (Projet Alimentaire Territorial). En Provence, 6 villes ont ainsi été étudiées : Avignon (84) ; Arles, Istres, Salon-de-Provence (13) ; Draguignan, Hyères (83).
Quatre cas d'études ont ensuite été approfondis et comparés : deux grandes villes, Bordeaux et Montpellier, deux villes moyennes, Orléans et Tours. Montpellier et Tours bénéficient d'un PAT sans que les effets de cette politique n'apparaissent encore dans la perte de terres agricoles.
Ces travaux indiquent que l'extension urbaine et péri-urbaine de ces villes moyennes à grandes s'effectue au détriment des meilleures terres agricoles. Ils soulèvent des questions méritant approfondissement : les documents d'urbanisme ne protègent-ils que les surfaces agricoles qui n'ont pas de risques d'être artificialisés ? comment compenser les effets négatifs en retour des solutions souvent avancées (densification urbaine ou extension sur des sols moins fertiles mais plus éloignés) ?

SUITE

Le projet doit faire l’objet d’un dépôt de demande de bourse doctorale après cette phase exploratoire.

Conférences

Annexes

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