IMAdapt - Interfaces Musicales Adaptées

CONTEXTE

Les Interfaces Musicales Adaptées sont un ensemble d’outils et de dispositifs permettant à des personnes en situation « particulière » d’accéder à la pratique musicale. Il peut s’agir de personnes dites « éloignées » (habitants des quartiers relevant de la politique de la ville, zones rurales isolées, milieu carcéral) ou « empêchés » (situations de handicap moteur, sensoriel ou cognitif). Ces dispositifs utilisent aujourd’hui majoritairement des technologies numériques relevant du domaine des ADMI (Accessible Digital Music Interfaces). Par « interfaces », nous entendons à la fois les interfaces de captation gestuelle des participants, les interfaces de production et diffusion sonore, et les interfaces graphiques utilisateurs (GUI) à destination des encadrants (artistes intervenants, pédagogues, thérapeutes, chercheurs) et des participants (publics, compositeurs, interprètes, performeurs). Le développement de ces interfaces adaptées permet non seulement l’accès à la musique pour tous, mais favorise aussi l’inclusion sociale et culturelle, en contribuant au bien-être et à la rééducation dans différents contextes de médiation thérapeutique. Il s’agit d’un enjeu sociétal d’envergure, alors que l’OMS considère qu’une personne sur six est atteinte d’un handicap important et que l’État français, notamment depuis la loi pour l’égalité des chances de 2006, donne pour mission aux établissements publics d’évoluer vers des pratiques plus inclusives, ce qui est encore loin d’être pleinement effectif aujourd’hui, souvent faute de méthodes et d’outils adaptés.

Le développement de ces dispositifs depuis l'essor de l'électronique et puis de l'informatique musicale, s’est principalement axé sur les interfaces de captation gestuelle pour les participants et dans une moindre mesure les interfaces des encadrants. Il aborde très peu les problématiques liées aux interfaces de diffusion sonore, se reposant sur des solutions audio génériques, ce qui augmente le coût et la complexité de mise en place.

Depuis 2017, de nombreux projets menés sous l’impulsion de l’IDEX UCAJEDI ont apporté des avancées significatives dans ce domaine et dans des domaines connexes complémentaires. Ces projets ont le potentiel, en se regroupant et en se coordonnant au sein du consortium IMAdapt, d’aboutir à des résultats et des solutions innovantes à fort impact artistique, pédagogique, thérapeutique, scientifique et sociétal, plaçant l’Université Côte d’Azur à la pointe de la recherche et développement dans ce domaine stratégique.

OBJECTIFS

Le premier objectif du consortium IMAdapt est de regrouper les recherches pluridisciplinaires issues de ces projets exploratoires, réalisés avec des visées différentes, pour aboutir à un écosystème unifié, cohérent, mature et efficace d’interfaces numériques adaptées, en améliorant les prototypes existants d’interfaces de captation gestuelle, d’interfaces utilisateur pour les encadrants, de générateurs audionumériques et d’interfaces de diffusion sonore.

Le second objectif est d’avancer, à la fois au niveau musicologique et pédagogique sur l’analyse des gestes, des dispositifs et du développement de la créativité chez les participants aux expérimentations musicales ; et au niveau de la recherche-création, sur la définition et les méthodes de la création musicale et sonore adaptée (à destination du développement créatif de personnes dans des situations particulières, mais aussi à des fins thérapeutiques, de recherche clinique et d’analyse scientifique). Un objectif qui ouvre de nouvelles approches prometteuses identifiées par les partenaires.

Le troisième objectif est d’évaluer l’utilisation et l’efficacité thérapeutique de ces interfaces musicales adaptées, en articulant et en comparant notamment des approches passives d’écoute musicale et sonore dans des environnements immersifs à des approches actives de jeu musical et sonore en situations ludiques et créatives, solistes ou collectives, chez des patients des instituts spécialisés (hyper ou hypo sensorialité, pathologies psychiatriques et neurodégénératives générant de l’anxiété et/ou de l’agitation) ou intégrés à des ensembles musicaux du conservatoire et de l’université. En évaluant aussi l’utilisation de musiques tonales (les plus utilisées actuellement dans les instituts spécialisés) par rapport à celle des musiques sonales (sound-based music issue des approches savantes contemporaines). En évaluant enfin l’apport de l’intégration de ces approches musicales et sonores immersives adaptées à des environnements thérapeutiques en réalité virtuelle et mixte.

A vénir.