Expérimentation d’un ‘artefact de passage’

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Publié le 25 juin 2021 Mis à jour le 5 avril 2023
Date(s)

le 30 juin 2021

Lieu(x)

Campus Saint Jean d'Angely

Le GREDEG a le plaisir de vous inviter à la présentation d'Edgar Charles Mbanza de son travail dans le cadre du projet UCA Artefact, en partenariat avec l'axe 2 de la MSHS "TIC, Usages et Communautés", le mercredi 30 juin à 14h, dont vous trouverez un résumé ci-dessous.

La rencontre, qui a lieu en présentiel, pourra également être suivie à distance.

Au cours de la discussion qui suivra la présentation, nous prendrons également les questions des participants distantes

Pour participer à distance, il vous suffit de nous écrire en réponse à ce courrier pour recevoir le lien de connexion :

manuel.boutet@univ-cotedazur.fr

Salle 128 - Maison des Sciences de l'Homme et de la Société Sud-Est

La présentation portera sur :

Expérimentation d’un ‘artefact de passage’ :
observations et pistes issues des tests in situ des lunettes connectées du projet ‘Artefact’ (Leat/Gredeg/Ellcie Healthy)

Résumé

En guise de séance-bilan de fin de contrat au sein du Gredeg et du projet ‘Artefact’, je vous propose une présentation de mon travail effectué durant 15 mois, une démarche socio-ethnographique (avec un panel de près de 70 participants aveugles et malvoyants) des plus instructives malgré les contraintes posées par le contexte pandémique. Il s’agissait, au titre des sciences sociales, d’accompagner un processus de co-conception pluridisciplinaire d’un nouveau type de lunettes connectées pour déficients visuels et, à partir de prototypes conçus par nos partenaires de la partie ingénieure, en caractériser l’usage sur base d’une approche située. Ma présentation reviendra sur :

1) les conditions concrètes dans lesquelles la recherche a été effectuée;

2) le cadre conceptuel et le protocole déployés;

3) la pertinence de la vidéo-ethnographie dans l’analyse des interactions sociotechniques à l’échelle des techniques du corps;

4) la portabilité et l’utilisabilité du dispositif, comment le nouveau dispositif s’insère dans des attentes plurielles et hétérogènes des déficients visuels;

5) les capacités interactives du dispositif technique étudié, dans la perspective de l’usage.

L’enquête de terrain a surtout été une formidable occasion d’étudier un cas paradigmatique original d’un système profondément intégrable dans un spectre relativement large de dimensions sociocognitives. D’après les observations, le point fort du dispositif, qui a été testé sur un panel assez conséquent de déficients visuels, réside dans sa capacité à constituer un système de significations doté d’une véritable syntaxe, facilitant ainsi l’émergence d’interprétations situées. Sa double orientation à la fois vers les techniques du corps et vers l’environnement, dans l’expérience subjective de l’aveugle et dans les conditions objectives de l’espace, fait de lui un véritable ‘artefact de passage’ au sein même du couplage dynamique corps-aide technologique-environnement.

Les observations ethnographiques permettent enfin de mettre en lumière la centralité des compétences usagères, leur formation et leur caractère inégalement réparti selon l’âge, le type du handicap visuel et le degré de familiarisation avec le dispositif testé. Dans cette perspective, l’étude souligne effectivement la variation et l’aspect évolutif des phases qui caractérise le processus d’appropriation et d’incorporation d’une telle technologie d’aide aux aveugles et malvoyants.