Comprendre comment les citoyens perçoivent les risques liés au changement climatique et s’adaptent psychologiquement à ceux-ci revêt une importance capitale pour la mise au point d’une stratégie cohérente visant à réduire les émissions de carbone et à renforcer la résilience au changement climatique. A ce titre, ce projet de recherche propose d’analyser, entre autres, le rôle des émotions et de différents facteurs physiologiques dans le processus de prises de décision des consommateurs en matière de sauvegarde de l’environnement.
Pourquoi un tel écart entre préoccupation et mode de consommation ?
L’objectif général du projet est d’étudier les facteurs qui sous-tendent l’écart entre les préoccupations liées au changement climatique et les actions des consommateurs en France.
Ce projet cherche à comprendre la raison pour laquelle cet écart persiste. Pour y arriver, les chercheurs se penchent sur la manière dont les modes de consommation individuels et collectifs peuvent empêcher ou encourager les personnes à donner suite à leurs préoccupations environnementales.
Ainsi, une étude poussée sur les préoccupations environnementales des individus (valeurs, attitudes, etc.) et leur propension à adopter diverses pratiques écologiques durables est prévue.
Déterminer le rôle des émotions
Ce projet de recherche se décline en trois volets :
- Une enquête à grande échelle par questionnaire sur les comportements de consommations des consommateurs français,
- Des entretiens avec des citoyens menés par des experts,
- Des expériences sur les sujets humains pour mieux comprendre les déterminants des comportements de consommation des produits écologiques.
Cette dernière étape, qui vise à étudier le rôle des émotions et de différents facteurs physiologiques (tels que les taux d'hormones) dans cette propension à adopter des pratiques de consommations durables, est novatrice.
Jusqu’à ce jour, aucune étude n’a examiné le rôle moteur des émotions dans les comportements pré-environnementaux (notamment à cause de la complexité des phénomènes émotionnels).
Les résultats obtenus aideront à guider les politiques publiques afin d’élaborer des stratégies de communication plus efficaces susceptibles d’amener les gens à faire de meilleurs choix pour eux-mêmes, pour l’environnement et pour la société en général.
Pour télécharger le rapport scientifique et découvrir les résultats du sondage dans leur intégralité, cliquez ici.
Un consortium d’experts réunis à Nice
Cette étude multidisciplinaire relève de domaines aussi variés que l’économie, la gestion, la psychologie, le marketing, les sciences de l’environnement et du sport et rassemble à la fois des chercheurs de la communauté locale (SKEMA, GREDEG, LAPCOS) et internationale (chercheurs de l’Université du Michigan, de l’Université du Massachusetts, de l’Université Griffith...).
Ce projet vise également à mettre Université Côte d’Azur sur la carte des sciences sociales de l'environnement en organisant un workshop interdisciplinaire international de haut niveau à l’été 2018. Tous les participants internationaux participant au projet ainsi que d’autres chercheurs de renom participèrent à ce workshop.
L’Académie d’Excellence des Systèmes Complexes soutient donc ce projet innovant en finançant le workshop multidisciplinaire ainsi que l’étude expérimentale tandis que l’Académie d’Excellence « Espace, Environnement, Risques et Résilience » finance les deux premiers volets du projet. |