Ce projet repose sur la synergie de quatre disciplines bien implantées dans la région niçoise : la Planétologie, l’instrumentation Haute résolution / Haut contraste, la Géosciences et la Science des matériaux. Son principal objectif est de réaliser des avancées majeures dans notre compréhension de la formation et de l’évolution des systèmes planétaires. Pour aborder ces questions ouvertes, une approche expérimentale est utilisée, d’où le caractère original de cette initiative.
Une approche expérimentale innovante
Avec ce projet, les chercheurs ambitionnent d’acquérir un microscope électronique et de perfectionner l’interféromètre MATISSE, instrument de l’Observatoire Européen (ESO[1]). Tous deux sont indispensables à l’activité observationnelle. L’achat d’un microscope électronique à balayage (SEM) permet la pré-analyse et la préparation d'échantillons naturels (météorites) ou artificiels (condensats de laboratoire). Ce microscope sera utilisé en complément de la plateforme d'analyse microscopique d’Université Côte d’Azur (ACT-M[2]). Elle permet aux membres de l’équipe de disposer d’outils indispensables pour étudier en détail les échantillons suivant l'approche expérimentale et innovante de la géoscience et de la science planétaire. Quant à l’instrument MATISSE, il sera principalement dédié à l’observation de disques protoplanétaires. Ces disques constitués de gaz et de poussières entourent les jeunes étoiles et seraient le lieu de formation des planètes.
Un projet stratégique
Ce projet repose sur deux objectifs ambitieux. Dans un premier temps, il s’agit pour l’équipe de se doter des outils nécessaires pour élargir leur champs d'activité et obtenir de nouveaux partenariats avec le milieu académique et industriel. Dans un deuxième temps, il s’agit pour les chercheurs niçois de confirmer leur savoir-faire en technique interférométrique pour conserver leur place de leader européen dans ce domaine. A cet effet, la conception d’un prototype de suiveur de franges est prévue. C’est un système optique adaptatif permettant de réaliser de longues poses et de corriger une grande partie des effets dus à la turbulence atmosphérique. Avec ce stabilisateur de franges d’interférences, l’instrument MATISSE sera en mesure d’observer des sources peu brillantes. Il pourra aussi effectuer des mesures astrométriques très précises entre la source de référence et l’objet étudié. L’histoire entre l’homme et le ciel se poursuit avec l’équipe de l’Observatoire de la Côte d’Azur mettant à l’œuvre ses compétences scientifiques et techniques pour sonder le ciel avec un niveau de détails encore inégalé.
Un projet structurant pour UCA
L'initiative Center for Planetary Origin (C4PO) appartient au programme de base transdisciplinaire: « Matière, lumière et interactions » du programme UCAJEDI Idex. L'origine des systèmes planétaires est un problème extrêmement complexe impliquant une grande variété de disciplines et reposant sur l’expertise unique de différents laboratoires niçois (CRHEA, INRIA, CEMEF, PERSEE, Lagrange, GeoAzur). Cette opération concerne principalement le personnel de Lagrange et GeoAzur, mais sera également ouverte aux membres d'autres laboratoires travaillant dans différentes disciplines. Comme par exemple l'archéologie. Le SEM, microscope électronique à balayage de paillasse sera aussi utilisé à des fins pédagogiques, dans le cadre des masters en géoscience et astronomie.
[1] ESO : European Southern Observatory : organisation intergouvernementale pour l’astronomie fondée en 1962 par cinq pays européens et principal acteur de l'astronomie observationnelle européenne.
[2] Advanced Characterisation Techniques for Materials : plateforme partenariale pour la caractérisation avancée des matériaux.
Légende photo : Image eso1808a, Première lumière pour l’instrument interférométrique MATISSE.