Villa Les Passiflores
L’antiquaire parisien Godefroy Brauer (1857-1923), amateur très éclairé d’art ancien, fait partie des donateurs ayant enrichi les collections du Musée du Louvre, notamment avec La Vierge à l’Enfant à l’Ecritoire (début du XVème siècle). Ce tableau ornait initialement le salon d’une villa niçoise très discrète d’apparence, baptisée du nom de ces fleurs grimpantes à feuillage très persistant surnommées « Fleurs de la Passion » car elles évoquent la couronne d’épines du Christ : les passiflores. En 1921, il décide de faire don de cette villa à la Ville de Nice sous condition d’y installer un établissement d’utilité publique, à vocation d’enseignement ou de musée. Condition satisfaite lorsqu’une convention datant de 1939 la met à disposition de l’Institut d’Etudes Juridiques. Certains éléments ornementaux restent à demeure et font donc partie de la donation : plafonds à caissons polychromes, linteaux, encadrements de portes et de cheminée d’époque Renaissance, éléments sculptés et picturaux que Godefroy Brauer a préféré laisser in situ, côtoyant le large couloir d'entrée au plafond peint de style baroque. De nos jours, la Villa Les Passiflores réserve donc d’étonnantes surprises en matière d’arts décoratifs, dans des locaux appréciés à juste titre notamment pour les soutenances de thèses et réceptions.
Quelques étagères de la Villa Les Passiflores s’ornent d’ouvrages spécialisés et documents d’archives mais l’essentiel de la Bibliothèque patrimoniale de Droit est désormais conservé, avec les précautions requises, dans les locaux de la Bibliothèque Universitaire de Droit et Science politique, située à proximité du portail d’accès au campus. C’est ainsi que les Fonds Louis Trotabas et Marlyse Carlin se composent notamment d’ouvrages de référence du XVIème au XXème siècle, complétés par des dons émanant de spécialistes et bibliophiles, dont certains sont consultables en ligne sur Humazur.
Texte : Dominique Laredo